Si Albert Collins est né le 3 octobre 1932 à Leona, au Texas; il a cependant passé la majeure partie de sa jeunesse à Houston où il a déménagé dès l'âge de 7 ans. Malgré une formation au piano, le jeune Albert évolue rapidement et change d'instrument, poussé par son cousin Willie Young qui lui enseigne ses premiers riffs de guitare. Albert découvrira ensuite ceux qui allaient l'encourager à faire carrière dans la musique: T.Bone Walker, B.B. King ou encore Lightnin' Hopkins.
En 1949, il débute sa carrière professionnelle et se donne en concert pendant deux ans dans les petits clubs de la ville avec son groupe: les "Rythm rockers". Il rejoint ensuite, dès 1951 le "Piney Brown Orchestra" avec lequel il va faire ses premiers enregistrement studio. Il enregistre ainsi entre 1958 et 1962 un certain nombre d'instrumentaux: Freeze (1958), Defrost, Hot'n'cold, Frost bite, Sno-cone... qui deviennent ses marques de fabrique caractérisées par ce son froid et rigoureux. A l'époque, Collins joue encore uniquement au Texas où il partage régulièrement la vedette avec Lightnin' Hopkins. En 1962, il réussit enfin une percée grâce à son titre Frosty qui se vend à plus d'un million d'exemplaires. Malgré tout, le succès reste assez limité puisque ce titre ne franchira pas les frontières du Texas. En tout cas, ce Frosty l'inspirera au point de sortir quelques années plus tard un album du même nom avec ses titres les plus "cool".
Après trois ans de bons et loyaux services, il quitte le groupe pour devenir un musicien de session à plein temps. Il joue alors avec Johnny Guitar Watson, Willie Mae Thornton et enfin, à partir de 1965, avec Little Richard. C'est d'ailleurs au côté de ce dernier qu'Albert acquiert une reconnaissance accrue. Mais c'est avant tout sur la route que Collins se forge une réputation de bête de scène. En concert, il se fait entre autre remarquer par son câble de guitare de 30 m de long qui lui permet de plonger dans le public pour discuter plus facilement avec. Mais Collins, c'est avant tout un son: le fameux "cool sound" qu'il crée en jouant sans plectre ce qui l'oblige à frapper par à-coups les cordes avec le pouce ou l'index. Enfin, il se distingue par une rythmique puissante entièrement dévouée à son instrument, c'est à dire réduite au duo basse/batterie et un à un piano ou un orgue.
En 1969, par le biais de L. Hopkins; Henry Vestine et Robert Hite des Canned Heat prennent contact avec lui et l'invitent à faire une tournée avec eux. Hite qui considère Albert comme le meilleur guitariste de blues du Texas fait tout pour le faire connaître auprès du public blanc.
Albert s'installe alors à Los Angeles et se fait engager par le label "Imperial Records". L'album "Love can be found anywhere" suivra. A la fin des 60's, il est enfin reconnu par un large public, en particulier blanc, et devient un musicien de session très demandé, joueant avec des artistes reconnus tels que le pianiste Dave Alexander; Big Joe Turner, Big Mama Thornton ou même encore avec Ike&Tina Turner sur "The Hunter".
En 1971, Bill Szymczyk, le producteur des Eagles le prend sur son label "Tumbleweed Records". Malheureusement, Albert n'a le temps de sortir que l'album "There's gotta be a change" avant que le label ne fasse faillite. Privé de contrat, il passera les années suivantes à se produire sur scène, non plus seulement au Texas, mais dans tous les Etats-Unis où il démontre son talent de guitariste à un large public. On le retrouve aussi régulièrement au Fillmore West à partager l'affiche avec les Who, Buddy Miles, Elvis Bishop... On notera d'aileurs qu'on peut trouver les enregistrements de cette époque sur l'album "Alive and cool" paru sur un modeste label anglais.
Entre 1976 et 78, il prend sous son aile un jeune bluesman qui ne tardera pas à faire parler de lui: Robert Cray. Pendant deux ans, les deux guitaristes écument les bars des Etats-Unis jusqu'à ce qu'en 1978 Albert se fasse embaucher par le label Alligator. A peine sorti du succès d'une première tournée européenne (Pays-Bas, Suède), il sort aussitôt "Ice Pickin'". L'album qui est nominé aux Grammy Awards, sera élu "meilleur album de blues" par la majorité de la presse blues. Le succès immédiat entraîne la sortie d'autres albums: "Frostbite" (80) et "Frozen Alive" enregistré en mars 81 à Minneapolis. Albert est alors considéré comme une figure emblématique pour de nombreux jeunes guitaristes de blues blancs.
Durant les 80's, accompagné de son groupe, les "Icebreakers" (formé en 79) il parcourt l'Europe où on peut le voir de la Scandinavie à la Suisse (festival de Montreux), en passant par l'Allemagne et le Bénélux. A cette période, deux albums sortent: "Live In Japan" (82) et "Don't Loose Your Cool" (83). Enfin, en 85, il forme un super trio de bluesmen avec Robert Cray et Johnny Copeland le temps de l'album "Showdown". Albert avec sa musique qui déménage repartira ainsi avec un Grammy pour le meilleur album de blues. La même année, il joue aussi les invités sur "Midnight Creeper" des Rocky Hills.
En 86, il sort son dernier album pour Alligator: "Cold Snap". Il apparaît ensuite en invité de marque au côté de Joe Walsh, David Bowie ou encore Gary Moore. Cela étant, il brille toujours autant en soliste comme sur le "Blues concerto" composé par John Zorn. En 91, il passe chez "Pointblank Records" et sort "Iceman".
Les 90's sont des années de consécration. Tout le monde se l'arrache, de Robert Cray à John Lee Hooker. Et c'est dans la suite logique des choses qu'en 1992, dans un dernier souffle de vie, il réenregistre ses meilleurs titres en s'accompagnant d'invités tels que B.B. King ou Gary Moore pour son album "Collins Mix" qui récapitule toute sa carrière.
Le 24 novembre 1993, il meurt des suites d'un cancer à Las Vegas. Le grand du blues et de la guitare, sous-estimé pendant des années aura su retrouver le rang qui lui est dû à la fin de sa vie...
Comme d'habitude on reconnait un artiste aprés qu'il meurt .
Albert Collins etait un trés grand guitariste qui à su lui aussi imposez son style dans le Blues !
Une petite vidéo :
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