samedi 31 mars 2007

Explosions In The Sky


Composition :

Mark Smith - Guitare

Michael James - Basse

Munaf Rayani - Guitare

Christopher Hrasky - Batterie


La date de naissance du groupe est le 4 juillet 1999, jour de la fête nationale américaine. Mark, Munaf et Michael, amis depuis 1993, viennent tous les trois de Midland et décident de bouger à Austin entre 96 et 98. Quant à Chris, il vient de Rockford dans l’Illinois, une ville réputée pour être spécialement horrible... et arrive à Austin au début de l’année 1999. S’ennuyant incroyablement, Chris posa une annonce dans un magasin de disques d’Austin “Recherche: Groupe de rock triste, triomphant”. La première rencontre eu lieu, trés exactement, dans un trés populaire restaurant d’Austin, le Milto’s Pizza Pub. Après quelques concerts, ils enregistrent leur premier album “
How Strange, Innocence” en janvier 2000. Leur premier concert à l’extérieur d’Austin s’est déroulé à Denton (Texas) au Rubber Gloves, le 8 novembre 2000. Le mois précédent, ils avaient commencé à payer un vieux van datant de 1991 lequel a connu plusieurs problèmes durant leur première tournée (novembre 2000) (cf day 3). En décembre 2000, et aprés avoir accorder à Kat Candler, réalisatrice, l’utilisation de deux de leur titre pour le film “Cicadas“, le groupe enregistre son second album “Those Who Tell The Truth Shall Die, Those Who Tell The Truth Shall Live Forever“. Ce titre vient d’un soi disant documentaire dont les membres du groupe ont entendu parler. Cependant, aucunes traces de ce documentaire n’ont été trouvées…Le titre signifiant une certaine dualité que peut rencontrer chaque être humain durant sa vie. Cette vie qui peut être parfois “misérable et horrible” mais aussi “belle et magnifique et remplie de joies”. Ils trouvent l’enregistrement de leur second album trés comique puisqu’ils se sont retrouvés dans une maison sans chauffage au milieu de nulle part.

En Mars 2001, ils jouent au festival “
South by Southwest“. La police arrêta le concert alors qu’une cinquantaine de personnes venaient d’arriver, pourtant la salle ne semblait pas pleine à craquer. Plusieurs problèmes techniques ont également perturbés le groupe durant ce concert. Durant le printemps 2001, Explosions a été invité à collaborer avec le groupe American Analog Set. Et à une occasion, ils ont joué ensemble durant une soirée dans une maison d’Austin, concert rapidement stoppé par la police pour avoir jouer trop fort. Leur second album sort le 27 août.

En Septembre 2001, le groupe part en tournée la veille des attentats. Ils ont du annuler leur premiere date à Phoenix. Puis, en décembre de cette même année, EITS part pour la première fois en Europe, à Amsterdam, pour participer à une émission de la station de radio VPRO. Les membres du groupe ont adoré ce voyage malgré les incidents qu’ils ont rencontré. Deux membres du groupe n’avaient par leur passeport quelques minutes avant l’embarquement. A leur arrivée à Minneapolis, ils ont été suspecté d’être des terroristes à cause d’une phrase écrite sur l’une de leur guitare “cet avion s’écrasera demain”.


Septembre 2002, le groupe part en Europe pour ce qui sera leur première tournée européenne. Ils enregistrent d’ailleurs la première de leur deux Peel Sessions à Londres. Cette même année, ils ont été également en Asie, pour deux concerts à Taiwan. En 2003, sortie de leur troisième album, “
The Earth Is Not A Cold Dead Place“, s’en suivi une trés longue et éprouvante tournée européenne de plus de cinq mois. Puis en 2004, l’enregistrement d’une nouvelle et dernière Peel Sessions à Londres et la sortie du titre “The Long Spring” (anciennement “once more to the afterlife“) sur une compilation d’artistes de leur label, Temporary Residence.

En janvier 2005, EITS enregistre leur premier EP, intitulé “
The Rescue” disponible sur les concerts en octobre-novembre 2005 puis distribué gratuitement via Internet afin de faire face à des prix exorbitants pratiqués sur des sites de vente aux enchères. Cet EP a été écrit et enregistré en seulement 15 jours dans la maison de Michael. 2005 et 2006 aura vu le groupe connaître quelques difficultés de composition de leur quatrième et dernier album en date intitulé “All Of A Sudden, I Miss Everyone” qui verra le jour en Europe en Février 2007, le même jour que le début d’une immense tournée débutant le 19 Février par Brooklyn.


Explosions In The Sky... encore un grand groupe de post-rock qui dégage des émotions pures, par ces lignes de guitares hyptoniques et ces puissantes envolées mélodiques... Un petit aperçu :

First Breath After Coma...


En espérant que nous pourrons aller les voir en concert le 23 avril à Strasbourg !

lundi 19 mars 2007

The Doors


Les doors , tout une histoire !

Composition

* Jim Morrison au chant
* Ray Manzarek à l'orgue électrique
* Robbie Krieger à la guitare
* John Densmore à la batterie

The Doors résulte de la rencontre entre deux diplômés de l'UCLA, Morrison et Manzarek : Morrison chanta quelques-unes de ses chansons à Manzarek, en particulier Moonlight Drive. Frappé par l'intensité lyrique du texte, les deux frères de Ray Manzarek décidèrent de quitter leur ancien groupe (Rick and The Ravens) pour fonder The Doors avec Morrison. Ce nom d'apparence triviale réfère à un livre de Aldous Huxley, The Doors of Perception, où l'auteur narre son expérience des produits stupéfiants (ce titre était lui-même inspiré d'une citation de William Blake). En août, le batteur John Densmore quitte The Psychedelic Rangers et rejoint The Doors. Il est imité en octobre par le guitariste Robbie Krieger.

Pendant l'automne 1965, muni d'une démo enregistrée à la fin de l'été, les membres du groupe démarchent plusieurs maisons de disques mais toutes refusent de leur faire signer un contrat. En décembre, faute de mieux, The Doors signe un contrat avec un bar de Los Angeles, The London Fog, qu'ils animent régulièrement pendant le premier semestre 1966. Puis ils décrochent en mai 1966 un nouveau contrat avec le Whisky A Go-Go, un autre bar branché de Los Angeles. Ils y assurent notamment les premières parties du groupe irlandais Them, dont le chanteur Van Morrison (aucun lien de parenté) aura une considérable influence sur Jim : le peu d'importance que Van accorde à un public qu'il insulte régulièrement et son naturel penchant pour la boisson marqueront à vie Jim et les autres membres du groupe, qui reprendront ensuite régulièrement sa chanson Gloria. Ces débuts difficiles permettent au groupe de se forger une expérience scénique solide, de maîtriser de nombreuses reprises et de tester leurs propres compositions.

En juin 1966, le groupe parvient enfin à signer un contrat avec la maison de disques Elektra (représentée par Jack Holzman) : le contrat prévoit une collaboration pour un minimum de six albums. En juillet, lors d'une performance de The Doors au Whiskey A Go Go, Jim Morrison, qui a avalé un cachet de LSD, et sans doute inspiré par les écrits de Freud sur le complexe d'Œdipe, improvise des paroles sur la section musicale centrale de la chanson The End : "Father, I want to kill you. Mother, I want to fuck you all night long" ("Père, je veux te tuer. Mère, je veux te baiser toute la nuit"). Scandalisé, le patron du Whiskey A Go Go jette The Doors dehors sans même leur laisser le temps de terminer le morceau. Ce premier incident inaugure une longue série de provocations transgressives destinées à séduire les adolescents de l'époque : elles deviendront caractéristiques de The Doors et contribueront à forger la légende de Jim Morrison.

Au cours de l'automne 1966, The Doors enregistrent leur premier album, sobrement intitulé The Doors, caractérisé par un son unique résultant de la combinaison du style virevoltant de Manzarek, des tonalités jazz de Densmore et des influences du flamenco et de la musique indienne apportées par Krieger. Il s'ouvre sur un morceau bref et très rythmé, Break on Through (To The Other Side), à valeur de manifeste puisqu'il invite à dépasser les apparences banales et à passer "de l'autre côté" par l'usage de la drogue. L'album comprend également des titres où la musique met en valeur la qualité poétique des paroles de Morrison (Soul Kitchen ; The Crystal Ship), des chansons plus légères correspondant mieux à l'esprit "rock 'n roll" inspiré par l'insouciance (Twentieth Century Fox ; I Looked at You), et des reprises (notamment Alabama Song tirée de Grandeur et décadence de la ville de Mahagony de Kurt Weill, sur des paroles de Bertolt Brecht). Le disque s'achève dans la longue composition The End, dont l'atmosphère troublante s'intensifie grâce aux paroles tour à tour mystérieuses ("Weird scenes inside the gold mine", "Scènes étranges dans la mine d'or"), évocatrices ("Ride the snake/To the lake/The ancient lake", "Chevauche le serpent/Jusqu'au lac/Le lac primordial") et scandaleuses (la fameuse "section oedipienne", maintenue textuellement sur l'album).

Achevé en une semaine grâce au professionnalisme acquis par le groupe, l'album paraît en janvier 1967. Les critiques sont d'abord peu enthousiastes mais au cours du printemps, Richard Goldstein rédige un article élogieux où il écrit, à propos de The End : "quiconque conteste la notion de littérature rock devrait méditer sur cette chanson". Pendant ce temps, The Doors ré-enregistrent l'un des titres de l'album, Light My Fire (dont les paroles sont de Robbie Krieger, et non de Jim Morrison) pour la réduire de six à trois minutes afin de la sortir en single le 3 juin. Le succès est immédiat : dès le 25 juillet, Light My Fire, véritable hymne à l'amour fou, atteint le n°1 du billboard et y reste pendant six semaines, devenant le titre culte de The Doors. Le groupe est alors acclamé à la fois par la presse adolescente (notamment 16) mais aussi par la presse intellectuelle "sérieuse" (Newsweek, Time, Vogue…), séduite par la qualité lyrique des paroles de Morrison. Il n'était guère fréquent, à l'époque, de trouver un groupe de rock qui citât Blake, Brecht ou Freud.

En octobre 1967, l'album The Doors et le single Light My Fire deviennent tous deux disques d'or. La sortie, au même moment, du deuxième album, Strange Days, contribue à maintenir le groupe sur le devant de la scène. Plus déconcertant encore que le premier disque, Strange Days exprime, au travers de plusieurs titres, une sensation de malaise, de perte d'identité, de solitude (Strange Days ; You're Lost, Little Girl ; People Are Strange). Des chansons en apparence plus romantiques (Love Me Two Times ; Moonlight Drive ; My Eyes Have Seen You) laissent percer un sentiment d'urgence, d'imminence, qui se teinte même d'agressivité. Ces impressions morbides culminent dans le morceau central de l'album, Horse Latitudes, un poème écrit par Jim Morrison pendant ses dernières années de lycée, et où il décrit l'épouvante de chevaux jetés à la mer par des marins pour alléger leur navire. Le disque s'achève, comme le premier opus, sur une longue composition presque apocalyptique, When The Music's Over, où Morrison exprime, sous sa forme la plus ramassée et la plus dense, la révolte de la fin des sixties contre le puritanisme américain : "We want the world and we want it… NOW !" ("Nous voulons le monde et nous le voulons… MAINTENANT !").

L'identité complexe de The Doors séduit des foules toujours plus nombreuses de jeunes américains qui se reconnaissent dans la révolte exprimée par la musique et les paroles du groupe, laquelle s'inscrit dans un mouvement plus ancien et plus général de protest song. Par ailleurs, Jim Morrison pose pour de nombreux magazines, et son physique avantageux fait de lui un sex-symbol aussi adulé que James Dean ou Marilyn Monroe.

A cela s'ajoute sa réputation sulfureuse de drogué dionysiaque, d'alcoolique notoire et de poète maudit. Mais ce sont surtout les performances scéniques de Morrison qui conduisent le groupe à une incroyable notoriété. Jim, qui a étudié l'ouvrage de Gustave Le Bon La Psychologie des foules, sait moduler ses interventions selon le public, s'appuyer sur ses réactions, plaisanter au moment opportun. Il fait rapidement la preuve qu'il peut manipuler le public à son gré : ainsi le 5 décembre 1967, au cours d'un concert à New Heaven, Morrison s'arrête de chanter en plein milieu d'un morceau, s'asseoit sur le bord de la scène, allume tranquillement une cigarette puis, alors que le public observe un silence à la fois étonné et respectueux, le chanteur commence à raconter que, juste avant le début du concert, il se trouvait dans les coulisses avec une fille, qu'un policier l'a pris pour un rôdeur mal intentionné et l'a aspergé de gaz irritant. Tandis que les agents de police chargés de la sécurité s'inquiètent de ces propos, Morrison invective la foule : "Leur devise, c'est Protéger et servir". Un policier intervient alors directement sur scène et arrête Morrison pour trouble à l'ordre public. Le public murmure, s'indigne, mais finit par se disperser dans le calme. Le 10 mai 1968, à Chicago, Morrison va plus loin et transforme le concert en émeute. Pourtant, cette virtuosité de Morrison face à la foule pouvait aussi s'exercer dans une direction radicalement opposée : ainsi le 13 décembre 1968, au début d'un concert à Los Angeles, il parvient, en quelques phrases, à désamorcer l'ambiance explosive et à ramener un calme presque complet.

Cependant, le succès de The Doors déstabilise profondément Jim Morrison, lequel se livre à des beuveries de plus en plus fréquentes (voir aussi, sur ce point, Jim Morrison). Dès mars 1968, les autres membres du groupe se sentent obligés de placer Morrison sous surveillance et ils engagent à cet effet Bobby Neuwirth, lequel avait inspiré Bob Dylan pour sa chanson Like A Rolling Stone. Au printemps, The Doors enregistrent leur troisième album, Waiting For The Sun, mais les tensions s'avivent au sein du groupe et plusieurs disputes éclatent. En particulier, après de longues et âpres discussions, le groupe décide de supprimer une très longue chanson, The Celebration Of The Lizard, qui devait occuper une face entière de l'album, et de n'en conserver que la section centrale sous le titre Not To Touch The Earth.

Démotivé, en panne d'inspiration, Morrison renâcle de manière de plus en plus marquée : Robbie Krieger complète l'album avec trois titres de sa plume (Wintertime Love ; Spanish Caravan ; Yes, The River Knows). Finalement publié au début de juillet 1968, et malgré ces difficultés, l'album est reçu avec enthousiasme par la presse pendant l'été, en particulier grâce à la chanson pacifiste Unknown Soldier dont le dernier vers, "The war is over" ("La guerre est finie"), par sa simplicité même, se transforme rapidement en slogan politique des opposants à la guerre du Viêt Nam. Le magazine Crawdaddy décrit l'effet de la chanson sur le public de Fillmore : "la foule des adolescents, libérant plusieurs mois de frustration, exulta en hurlant dans les allées : "La guerre est finie ! The Doors ont arrêté la putain de guerre !""

Ces remarquables performances scéniques, renouvelées tout au long de la tournée européenne entreprise par le groupe en septembre 1968, n'empêchent cependant pas Morrison de se détacher peu à peu du rock. Dès le mois de juin, à l'effroi des autres membres de The Doors (qui sont encore tenus contractuellement par Elektra pour trois albums), Morrison a annoncé son intention d'interrompre sa carrière de chanteur. En octobre, alors qu'il profite d'un repos à Londres, il fait la connaissance de Michael McClure, poète du mouvement "beat" proche de Jack Kerouac et de Ferlinghetti. Morrison semble alors s'orienter vers la poésie (voir sur ce point Jim Morrison).

Ces nouveaux choix professionnels se conjuguent avec le visionnage des rushes du concert donné par The Doors au Hollywood Bowl, à Los Angeles, le 5 juillet 1968. Jim Morrison, frappé par ces images, déclare : "voir une série d'événements que je croyais contrôler... Je me suis d'un seul coup rendu compte (...) que j'étais seulement la marionnette de nombreuses forces dont je n'avais qu'une vague notion". Par la suite, il deviendra de plus en plus prudent dans ses "manipulations" du public.

Le désintérêt de Morrison pour le rock s'accroît encore au début de l'année 1969, lors de l'enregistrement du quatrième album, The Soft Parade : il n'écrit que quatre des neuf chansons du disque, les autres étant signées Krieger. Excédé par le vers "Tell all the people "Get your gun"" (dans la chanson Tell All The People de Krieger), Morrison s'indigne : "On ne peut pas conseiller aux gens de prendre leur flingue !" Aussi exige-t-il que les auteurs des chansons soient identifiés sur la pochette de l'album (jusqu'à présent, toutes les chansons étaient signées The Doors sans autre précision). Enfin, la froideur de Morrison envers les autres membres du groupe vire à la colère lorsqu'il découvre que Krieger, Manzarek et Densmore ont accepté de vendre la mélodie de Light My Fire au constructeur automobile Buick en vue d'une publicité.

Le 1er mars 1969, Jim arrive avec plus d'une heure de retard au concert prévu à Miami de plus le promoteur du concert avait plus de places que la salle ne pouvait en accueillir ce qui allait forcement poser un problème de plus par la suite. Il a raté deux fois son avion : ivre mort, il ne parvient pas à chanter une seule chanson dans son intégralité, s'interrompant sans cesse pour digresser, plaisanter, traiter le public de "bunch of slaves" ("bandes d'esclaves"), de "bunch of idiots" ("bandes d'abrutis"). Il invective la foule : "How long are you gonna let it go on ? Lettin' people push you around ? How long d'ya think it's gonna last ? Maybe you like it, maybe you like being pushed around... Maybe you love it, maybe you love gettin' you face stuck in the shit..." ("Combien de temps allez-vous vous laisser faire ? Vous laissez les gens vous bousculer. Combien de temps cela va-t-il encore durer à votre avis ? Peut-être que vous aimez ça, peut-être que vous aimez qu'on vous bouscule... Peut-être même que vous adorez ça, que vous adorez qu'on vous mette la tête dans la merde..."). Un peu plus tard pendant le concert, Jim simule une fellation à Robbie Krieger, accroché à sa guitare.

Puis intervient l'incident fatal : reprenant un de ses "discours" bien rôdés pour manipuler le public, Morrison annonce : "Nous sommes là pour jouer de la musique, mais ça ne vous suffit pas, pas vrai ? Vous en voulez plus... Vous voulez quelque chose de plus..." Taquinant encore la foule, il finit par annoncer qu'il va se montrer nu. L'a-t-il fait ? La question reste ouverte. Une extrême confusion régnait à ce moment dans la salle de concert, et un doute subsiste quant à la probité des témoins de l'accusation. Morrison lui-même restait dans l'incertitude. Il déclarera plus tard qu'il ne se souvenait plus, qu'il était bien trop ivre pour se souvenir.

Les réactions ne se font pas attendre : alors que The Doors profitent de trois jours de repos en Jamaïque, dès le 4 mars, les journaux conservateurs de Miami appellent à une "réaction contre l'obscénité". Le 5, Jim Morrison est inculpé sous quatre chefs : "comportement indécent", "nudité publique", "outrage aux bonnes mœurs" et "ivresse publique". Dans la foulée, les concerts à Jacksonville, à Dallas, à Pittsburgh, à Providence, à Philadelphie, à Cincinnati, à Cleveland, à Detroit, sont annulés. Il faut attendre le mois de juin pour que l'agitation se calme un peu, et que Chicago, puis Minneapolis, accueillent The Doors. Dans cette atmosphère tendue, la sortie de The Soft Parade, en juillet, passe presque inaperçue.

Le groupe n'en commence pas moins, courant septembre, à enregistrer un cinquième album. Le 9 novembre, comparaissant devant les juridictions de Floride, lors d'une audience préliminaire, Morrison décide de plaider non coupable. Le procès commencera en août 1970 et se soldera, le mois suivant, par la relaxe pour les chefs de "comportement indécent" et "d'ivresse sur la voie publique", mais assortie d'une condamnation à huit mois de prison et à une amende de cinq cents dollars pour les deux autres chefs d'accusation, dont il est reconnu coupable.

Entre-temps, le cinquième album, Morrison Hotel, paraît en février 1970, avec un groupe au mieux de sa forme. Militant pour les engagements typiques du mouvement hippie (Ship Of Fools traite de la dégradation de l'environnement), l'album renoue musicalement avec une tradition rock plus classique (Roadhouse Blues) traitant des thèmes comme l'amour (You Make Me Real ; Queen Of The Highway ; Blue Sunday ; Indian Summer), sans abandonner des compositions plus élaborées aux paroles portant le lyrisme caractérisitique de Morrison (Waiting For The Sun ; Land Ho!), ainsi que le sentiment de malaise qui dominait Strange Days (Peace Frog ; The Spy). Le disque reçoit des critiques extrêmement élogieuses, lesquelles n'hésitent pas à parler du "retour" de The Doors.

L'automne 1970, gâté par le procès de Jim Morrison, retarde les répétitions pour le sixième album, lesquelles ne commencent qu'en novembre. Le 8 décembre, le jour de son vingt-septième anniversaire, Jim se rend au studio et enregistre une lecture de certains de ses poèmes. Les 11 et 12 décembre, The Doors donnent leurs derniers concerts avec Jim Morrison à Dallas et à la Nouvelle-Orléans.

Début janvier 1971, The Doors enregistrent leur sixième album, LA Woman en dix jours seulement. Cette brièveté n'est pas sans rappeler l'enregistrement du premier disque. Ce dernier opus avec Morrison prend une tonalité beaucoup plus sombre (The Cars Hiss By My Window ; Been Down So Long) et inspirée par le blues (LA Woman ; Riders On The Storm), malgré quelques morceaux purement rock (The Changeling ; Love Her Madly) et une composition où la musique éclaire l'un des meilleurs textes de Morrison, The W.A.S.P. (Texas Radio And The Big Beat). Une critique unanime salue le disque, souvent considéré comme le meilleur du groupe.

Pourtant, la décision de Jim apparaît désormais irrévocable : il choisit d'abandonner la carrière de chanteur rock, de réduire sa consommation d'alcool, et de se consacrer à la production de films tout en poursuivant son travail poétique, déjà solidement lancé par les encouragements de Michael McClure et par la publication en avril 1970, chez Simon & Schuster, d'un double recueil, The Lords and The New Creatures (voir Jim Morrison).

Pour accentuer cette rupture, Morrison quitte les États-Unis en compagnie de sa compagne de toujours, Pamela Courson, et s'installe à Paris le 5 mars 1971. Les autres membres du groupe prennent quelques vacances et évoquent la possibilité d'un septième album. Le 5 juillet, pourtant, une rumeur court à Los Angeles selon laquelle Jim serait décédé. Dépêché sur place dès le 6, Bill Siddons, le manager de The Doors ne peut que confirmer : Jim Morrison est mort dans la nuit du 2 au 3 juillet. Le 7, il est enterré au Cimetière du Père-Lachaise, à Paris.

La mort de Jim Morrison intervient dans un climat politique difficile aux États-Unis. L'opposition à Richard Nixon et à la guerre du Viêt Nam grandit, et plusieurs rock-stars (Jimi Hendrix, Janis Joplin) ont déjà trouvé la mort dans des circonstances troubles, tandis que les deux leaders du mouvement afro-américain, Malcolm X et Martin Luther King ont été assassinés.

Il semblait inévitable que ce décès prématuré, ces obsèques précipitées sans même une autopsie pour déterminer les causes de la mort, dans un pays étranger de surcroît, provoquât des rumeurs et de nombreuses interrogations. Plusieurs thèses s'affrontent. Certains, peut-être un peu trop paranoïaques, prétendent que le FBI avait une "liste noire" de personnalités charismatiques "dangereuses", pour ne pas dire "à abattre", et que Jim Morrison figurait sur cette liste. D'autres affirment que Morrison serait mort d'une overdose dans les toilettes d'une boîte parisienne branchée, le Rock 'n Roll Circus, et que son cadavre aurait ensuite été transporté jusqu'à l'appartement où vivait Morrison, puis déposé dans la baignoire où Pamela Courson l'aurait retrouvé. On peine tout de même à imaginer un tel déplacement vaudevillesque. D'autres encore prétendent que Morrison aurait en fait orchestré un "décès fictif" destiné à couvrir sa fuite, et qu'il serait toujours vivant.

L'hypothèse d'un simple arrrêt du cœur à la suite d'une vie d'excès (Morrison se vantait d'avoir pris deux cents fois de l'acide) paraît encore la plus vraisemblable : il reste néanmoins que cette mort mystérieuse, à un âge si peu avancé, dans le pays même qui vit naître Baudelaire et Rimbaud, ne pouvait qu'ajouter à la légende de Jim Morrison et contribuer à lui offrir une aura de "poète maudit" que plus rien ne pourra contredire aujourd'hui puisque le seul témoin direct, Pamela Courson, est décédé d'une overdose d'héroïne en 1974.

Les membres restants tentèrent malgré tout de faire survivre le groupe mais deux albums boudés par le public, Other Voices (1971) et Full Circle (1972), poussent le groupe à l'éclatement. Il se reforme brièvement en 1978 pour composer des morceaux qui serviront de support mélodique aux enregistrements de poèmes réalisés par Morrison le 8 décembre 1970, et publiés en disque sous le titre An American Prayer. L'intérêt pour The Doors fut ensuite relancé par Oliver Stone qui consacra, en 1991, son film The Doors au parcours du groupe, en s'inspirant de la biographie de Jim Morrison écrite en 1980 par Jerry Hopkins et Danny Sugerman, No One Here Gets Out Alive (Personne ne sortira d'ici vivant).

À la fin de 2002, Manzarek et Krieger ont ressuscité The Doors en recrutant Ian Astbury du groupe The Cult au chant, le batteur Ty Dennis et le bassiste Angelo Barbera, ces deux derniers faisant partie du Robby Krieger Band. En 2005, le groupe se renomme du titre d'une de leur plus célèbre chanson, "Riders On The Storm", suite à des problèmes de droits avec les héritiers Morrison et John Densmore.


Et oui encore une mort par overdose pour Jim Morrison :( !


Les membres de The Doors resteront , de trés grand inovateurs musicaux tant par les textes qui virent au poèmes , tant par la musicalité trés fluide !

«Dreams are at once fruit & outcry against an atrophy of the senses. Dreaming is no solution»

La video :


mardi 13 mars 2007

Neil Young


Neil Young (12 novembre 1945 à Toronto - ) est un auteur-compositeur-interprète et un guitariste de folk, country et rock canadien. Il est devenu l'un des musiciens les plus respectés et influents de sa génération. Commercialement, son apogée se situe au début des années 1970 avec des albums solo comme After the Gold Rush ou Harvest (1972) en plus de son rôle dans le très populaire groupe Crosby, Stills, Nash & Young.

La « marque de fabrique » de Neil Young est aisément reconnaissable, notamment par sa voix haut-perchée et ses textes très personnels. Ses chansons relèvent la plupart du temps de deux styles bien distincts : le premier, un folk-rock acoustique mâtiné de country comme dans les chansons Heart Of Gold, Old Man ou Long May You Run, et le deuxième, une forme de hard rock lancinant aux guitares saturées que l'on retrouve dans Cinnamon Girl, Southern Man et Rockin' in the Free World, ces chansons étant le plus souvent enregistrées avec Crazy Horse, le groupe qui l'a accompagné durant la plus grande partie de sa carrière.

Il s'est néanmoins aventuré dans de nombreux styles : soul, swing, musique électronique, rockabilly. Il est considéré comme l'un des plus grands guitaristes à s'être exprimé dans ces différents styles.


Pas un long fleuve tranquille, la vie. Des parents divorcés, trois mariages et deux divorces, trois enfants dont deux garçons atteints d'un handicap moteur mental et la disparition brutale d'amis. En dépit de toutes ces tragédies personnelles, Neil Young a poursuivi sa route de musicien avec la même flamme qu'à ses débuts, sans concession.

Young est apparu sur la scène musicale avec le groupe folk-rock Buffalo Springfield au milieu des années 1960, où il connaît pour la première fois un succès planétaire. Il rejoint en 1969 le trio Crosby, Stills and Nash et apparaît au festival de Woodstock mais refuse d'être filmé. Ensemble, ils créeront, peu après, le célébrissime album Déjà Vu qui contient deux contributions de Young :"Helpless" et " Country Girl".

Abhorrant la posture et l' hypocrisie hippie, toute de façade, Young retourne ensuite à une carrière solo. Avec son groupe Crazy Horse, il obtient son plus grand succès avec l'album phare Harvest en 1972 numéro 1 aux USA et en GB. Entrecoupée d'apparitions en concert où il souffre régulièrement de crises d'épilepsie, Neil Young, durant les années 70, enrichit sa discographie d'albums majeurs où sa puissance créatrice reste intacte : " On the Beach " 1974 ,"Zuma" 1975 ,"Comes A Time" 1978 et "Rust Never Sleep" 1979.

Il faut attendre la fin des années 80 pour retrouver Neil Young à son meilleur niveau.Il signe plusieurs disques dans la lignée des précédents :"Freedom" 1989 ,"Harvest Moon"1992 ,"Sleep with Angel"1994 et "Greendale" 2003.

Il a toujours refusé l'exposition médiatique et la célébrité, ayant la volonté de créer une musique sans compromis, à tel point qu'il a parfois, par des projets très expérimentaux, laissé perplexes critiques et public.

Sous le pseudonyme de « Bernard Shakey », Young a réalisé quatre films : le documentaire Journey Through the Past (1972), le concert filmé Rust Never Sleeps (1979) et les films de fiction Human Highway (1982) et Greendale (2003).

Il est aussi défenseur de causes telles que la préservation de l'environnement et a été le co-fondateur du concert de charité Farm Aid pour venir en aide aux agriculteurs américains. En avril 2006, il s'élève contre la politique extérieure américaine et sort l'album "Living with War" où il dénonce les agissements de cette dernière.

Le réalisateur Jonathan Demme a produit un documentaire sur Young : Neil Young: Heart of Gold.


Neil Young, un artiste très modeste que je respecte beaucoup, notamment pour ces actions humanitaires et pour son rejet des médias, mais aussi pour ces qualités musicales... Même si pour certains, son jeu de guitare, entre strumming entêtant et solos en single notes peut sembler basique, reste un Neil Young unique en son genre, qui fait sortir des émotions pures...

Sur ce je n'ai plus qu'une chose à dire : Keep On Rockin' In The Free World...

Walk On


mercredi 7 mars 2007

Rory Gallagher


Rory Gallagher (2 mars 1948 - 14 juin 1995) était un guitariste et chanteur irlandais d'origine galloise, de blues/rock.

Sa carrière a commencé dans les années 1960 au sein du groupe Taste, où il était déjà à la guitare et au chant. Le groupe produisit deux albums studio, Taste et On the Boards, et deux « lives », Live at Montreux et Live at the Isle of Wight, tiré d'un concert donné au festival de l'île de Wight et sorti longtemps après la scission du groupe.

Rory Gallagher continue en solo (sans nom de groupe, et avec un nouveau bassiste, Gerry McAvoy, et plusieurs batteurs, notamment Rod De'Ath), produisant plus d'une douzaine d'albums (sans compter les nombreuses compilations) : Rory Gallagher et Deuce en 1971, Blueprint et Tattoo en 1973, Irish Tour en 1974, en 1975 Against the Grain dont la pochette montre sa vieille Fender élimée, et Calling Card en 1976.

Ses concerts lui firent rencontrer le succès jusqu'en Amérique, et en Europe continentale où il fut spécialement populaire.

En 1972 il fut élu « Meilleur musicien de l'année » par le magazine Melody Makers, et son album Live in Europe entre dans le « Top Ten » aussi bien en Grande-Bretagne qu'au niveau international.

À partir de Photo-Finish en 1978 le son de Rory augmente systématiquement en volume et en puissance. Sa voix rugueuse, sa formule guitare-basse-batterie... on peut qualifier son rock de « garage » sans offenser aucun des multiples styles et sons que parcoureront ses presque trente ans de carrière. On peut citer une interprétation délirante de "Bullfrog blues". Néanmoins, comme d'autres grands guitaristes des 70,s, il reviendra au blues dès 1987 sur l'album "Defender" , et surtout sur "Fresh Evidence" où l'on peut entendre des cuivres, de l'accordéon, de la mandoline et de la national-steel. Sur le disque posthume, "Wheels Within Wheels", on peut même y retrouver du flamenco.

Il est mort à Londres le 14 juin 1995, des suites de complications après une greffe du foie. Il avait 47 ans.


...I had some things that I wanted to say,
But my chance, well it just blew away,
On the breeze, like some mystery.

(Overnight Bag)

An uncompromisingly serious musician

(The Times, 16 juin 1995)


Un bon vieu live en noir et blanc, un son roots et bien crade... C'est ce qu'on aime ! ;)

Bad Penny, 1979