dimanche 31 décembre 2006

Robert Johnson


Ahahaha , pour le jour de l'an on va faire un article sur l'ancêtre , l'inventeur , le Roi du Delta Blues !

Je parle bien sur de Robert Johnson !

Robert Leroy Dodds naît le 8 mai 1911 à Hazlehurst dans l'Etat du Mississippi. Petit-fils d'esclaves, il est aussi l'enfant né hors-mariage d'une liaison entre Julia Ann Dodds (née Majors), mère de 11 enfants, et Noah Johnson, un métayer de passage.

Deux ans plus tôt, le mari de sa mère, Charles Dodds, a du quitter précipitamment le foyer et fuire seul la ville. Pour avoir blessé le fils des Marchetti, une riche famille de blancs, Dodds risquait en effet le lynchage. Le petit Robert sera conçu durant cette parenthèse.

Alors que Robert n'a que 3 ans, sa mère est expulsée par les Marchetti, rancuniers. Elle part retrouver son mari à Memphis, dans le Tennessee. Celui-ci se fait désormais appeler Charles Spencer et vit avec sa maîtresse et leurs deux enfants. Le petit Robert devient Robert Spencer. Mais Charles maltraite l'enfant qu'il ne supporte pas. Sa mère, Julia, finira par quitter le foyer mais en laissant son petit garçon. Exilée près de Robinsonville, au sud de Memphis, elle fait la rencontre de Willie "Dusty" Willis qu'elle épouse en octobre 1916. Le petit Robert, resté chez son beau-père, en est chassé alors qu'il n'a que 5 ans. Il rejoint alors sa mère et son nouveau beau-père.

Il y passe une adolescence paisible. Mais à l'âge de 16 ans, il quitte l'école pour problèmes de vue. Sa demi-soeur, Carrie, lui aurait offert une paire de lunettes, mais il ne les porte pas. A la même époque, sa mère lui révèle l'existence de son père biologique. C'est à partir de là qu'il adoptera son nom paternel: Robert Johnson.

Déscolarisé, Robert gagne son pain en travaillant dans les champs mais il rêve d'une carrière dans la musique. Il découvre la guimbarde, puis la guitare et l'harmonica qu'il ne lâchera plus. Il se fabrique un support à harmonica pour pouvoir en jouer en même temps que la guitare et s'entraîne sur How Long-How Long Blues de Leroy Carr. A 18 ans, il rencontre Charlie Patton (le père du Delta-Blues) et Son House à la Dockery Plantation. Mais ce dernier dénigre le jeu de guitare de l'apprenti bluesman et lui recommande de concentrer ses efforts sur l'harmonica. Robert a la tête ailleurs.

En février 1929, il épouse Virginia Travis à Penton, dans l'Etat du Mississippi. Le couple emménage dans une maison située sur la plantation de Kline, près de Robinsonville. Durant l'été, Virginia tombe enceinte mais décède avec son bébé au moment de l'accouchement, le 19 avril 1930. Elle n'a que 16 ans.

Quelques mois plus tard, Robert s'entraîne auprès de Willie Brown, une connaissance de longue date. Mais il pense toujours à son père. Il quitte Robinsonville pour Hazlehurst avec l'espoir de l'y retrouver. Il y trouvera celle qui deviendra sa deuxième femme: Calletta Craft. En 1931, il épouse "Callie" dans le plus grand secret, probablement pour ne pas briser le coeur de ses nombreuses maîtresses. Surtout, il rencontre Ike Zinnermann qui deviendra son maître ès blues. A force de travail, le dénommé R.L. Johnson multiplie les rencontres et les concerts du samedi soir jusqu'à devenir une figure locale. Après deux ans, il retourne pourtant à Robinsonville. Son jeu s'est beaucoup amélioré et il force désormais le respect de Son House.

C'est de là que va naître la légende selon laquelle Robert Johnson aurait pactisé avec le diable. Légende courante à une époque et un endroit où le vaudou fait partie du quotidien. En marketeur avant l'heure, il va s'inventer une histoire pour se bâtir une réputation qui, in fine, contribuera à sa légende. Un soir, il racontera à plusieurs amis s'être perdu à un carrefour en pleine pénombre, la nuit tombante, alors qu'il se promenait dans les alentours de Clarksdale. Après s'être posé et endormi, il se réveillera, son visage balayé par une brise fraîche, et verra, au dessus de lui, une ombre immense avec un long chapeau. Robert, tétanisé par la peur, ne pourra que regarder l'ombre saisir sa guitare, l'accorder et en jouer. Cette ombre lui rendra sa guitare avant de disparaître comme elle était apparue.

Robert sait, au fond de lui-même, qu'il ne désire pas finir paysan. Il enchaîne les scènes du Delta et du Tennessee avec sa guitare et son harmonica. Dans ses nombreux déplacements, il s'arrête un peu plus souvent à Helena où il croise le fer avec d'autres bluesmen: Sonny Boy Williamson II, Robert Nighthawk, Elmore James, Howlin' Wolf mais surtout avec Johnny Shines qui dira de Robert:

"Nous étions sur la route des jours et des jours, sans argent et parfois sans nourriture, cherchant un endroit décent pour passer la nuit. On jouait dans des rues poussièreuses et des bars crasseux, et tandis que j'étais à bout de souffle et me voyais vivre comme un chien, il y avait Robert tout propre comme s'il sortait d'une église le dimanche!"

A Helena, il donne également quelques leçons de guitare à un certain Robert Lockwood Jr. qui est aussi le fils de sa maîtresse favorite, Estella Coleman.

A 25 ans, Johnson a presque atteint son objectif: être musicien professionnel. Fort d'une célébrité locale, il veut enregistrer son premier disque. Il passe une audition chez H. C. Speir, un disquaire local qui travaille aussi pour American Record Company. Speir, tête en l'air, ne conserve que le nom et l'adresse de Robert avant de les transmettre à Ernie Oertle d'American Record Company. Robert devra passer une seconde audition avant de décrocher le droit d'enregistrer à San Antonio.

Sa première session, supervisée par Don Law, a lieu en novembre 1936. Son single Terraplane Blues est un succès, s'écoulant à près de 500 exemplaires. En juin 1937, Don Law le rappelle au Texas pour une 2ème session. Mais le succès n'est plus au rendez-vous et Robert ne reviendra plus en studio. En deux sessions, il aura enregistré 29 chansons sur 41 prises.

Le 16 août 1938, il décède à Three Forks. La légende largement véhiculée par ses amis bluesmen affirme qu'il a bu une bouteille de whisky empoisonnée dans un juke-joint, trois jours plus tôt. Empoisonné par un mari jaloux qui pourrait être le patron du magasin d'où vient la bouteille ou encore le patron du bar. D'autres pensent qu'il est mort de la syphilis qui, couplée à une grande consommation d'alccol et au poison a pu provoquer son agonie et une rupture d'anévrisme.

Considéré comme le roi du Delta blues, Robert Johnson est le premier bluesman à avoir réellement imbriqué le chant et la guitare sur des tempos différents. Avec seulement 29 titres, il est considéré comme une icone du genre mais aussi comme le grand-père du rock'n'roll. Nombreux sont ses admirateurs, de Jimmy Page à Keith Richards, de Bob Dylan à Eric Clapton qui a récemment rendu hommage au maître.


En parlant de cette fameuse histoire de "Pacte avec le Diable".
Il y a un trés bon film qui en parle , il se nomme " CrossRoads : Les Chemins de la gloire"
Je conseil à tous les amateurs de Blues de le regarder !

Nico et Paul vous souhaitent une trés bonne année 2007 !


Allez une petite vidéo en l'honneur de Robert:

samedi 30 décembre 2006

Led Zeppelin


Led Zeppelin, une diversité musicale remarquable. Dans la lignée du "British Blues Boom" (avec des groupes tels Cream, John Mayall & The Bluesbreakers, ou encore The Yardbirds dont est issu le guitariste Jimmy Page), Led Zeppelin débute en 1968 en puisant une grande partie de ses influences dans le blues noir américain qu'il a parfaitement assimilé, y injectant la fougue du rock'n'roll et une lourdeur jamais entendue auparavant.

Leur jeu, violent, dur et puissant pour l'époque, forme les bases du hard rock naissant. Traditionnellement, on les considère comme fondateurs du genre. MAIS, c'est essentiel, le Zeppelin ne se laissera jamais enfermer dans ce carcan, réussira à constamment faire évoluer sa musique, contrairement à ses nombreux imitateurs.

C'est ainsi que le folk prend une place excessivement importante dans l'oeuvre du Zep. Mais d'un point de vue plus général, c'est une multitude de styles et d'influences qui se retrouvent amalgamées dans sa musique, pour en forger un style propre, unique. Led Zeppelin dépasse largement le simple cadre du hard rock.

Tout est une question de finesse. Que ce soit mandoline à la main ou dans le plus puissant et lourd des rock. Led Zeppelin : rarement un groupe n'aura aussi bien porté son nom. Le "Dirigeable de plomb" ("led" pour "lead"), un curieux paradoxe pour définir à merveille ce qu'a été le groupe. Un amalgame réussi entre lourdeur et légèreté, puissance et sensibilité, virilité et sensualité (difficile de ne pas retrouver cela au travers des riffs puissants et lourds de Jimmy Page et du chant sensuel et envolées quasi orgasmiques de Robert Plant). "Light and shade", "ombre et lumière", dira Jimmy Page en parlant du Dirigeable, rejoignant ainsi cette idée de dualité complémentaire.

Led Zeppelin, formidable groupe de scène, sans doute là où sa musique prend réellement toute sa dimension. Car outre le respect qu'il avait envers son public (trois heures de concert était habituel) et l'incroyable énergie développée, ce sont les divers medleys et surtout un jeu basé sur l'improvisation - le plus souvent guidé par la guitare de Page, parfaitement suivie par les trois autres - qui rendra le Zep unique en son genre sur scène. Car entre ces quatre là régnait une parfaite symbiose, une complicité sans faille permettant d'étirer certains morceaux de leur répertoire pour en donner à chacune de leur représentation une touche unique. Ce n'est pas pour rien que Led Zeppelin est le groupe le plus "bootlegé" (bootleg = enregistrement pirate de concert) de l'histoire (proportionnellement au nombre de concerts donnés). Car, comme le disait Page, chaque soir était différent.

Enfin, Led Zeppelin, groupe honnête. Car au-delà de quelques affaires de plagiat, certes évitables, Led Zep a toujours joué la musique qu'il aimait, sans se préoccuper des attentes commerciales et sans trahir sa nature première. "Moi mon truc, c'est l'émotion" dira Page. Et il a bougrement raison !


Après ce bref résumé de Led Zep, je vous invite vivement à regarder cette vidéo ! C'est une version live de "Bring It On Home" qui est personnellement mon morceau favori ! Bon visionnage ;)



vendredi 29 décembre 2006

B.B King




Parlons un peu du "Roi du Blues" !

Issu de parents fermiers, Albert et Nora Ella King, Riley B. King naît le 16 septembre 1925 à Itta Bene, près d'Indianola, dans le delta du Mississippi.

Alors que Riley n'a que quatre ans, son père quitte le foyer. Sa mère part alors vivre avec un autre homme à l'est du Delta. Mais, ne pouvant assumer l'éducation de Riley, elle le confie régulièrement à sa grand-mère, Elnora Farr, qui habite près de Kilmicheal. Les deux femmes étant très croyantes, Riley suit chaque dimanche la messe du père Archie Fair qui joue de la guitare pendant l'office. Riley, fasciné, trouve là sa première influence musicale.

En 1935, la mère de Riley meurt, alors qu'il n'a que 9 ans. Il vivra chez sa grand mère jusqu'à ce qu'elle décède en 1940. Malgré tout, il continue à habiter la cabane de sa grand mère et et à cultiver le coton. Mais la récolte est insuffisante, et à l'automne 1940, il part vivre deux ans à Lexington, chez son père, avant de revenir à Kilmicheal, à l'âge de 16 ans, pour continuer à chanter dans son groupe de gospel. Riley travaille comme paysan et s'achète avec son premier salaire (2,50$) sa première guitare.

En 1943, il part pour Indianola en quête d'un meilleur travail, avec le projet au fond de lui même de créer un meilleur groupe de chant. Riley travaille dans la plantation de Johnson Barrett, où il conduit un tracteur. Parallèlement, il chante dans un nouveau groupe: "The Famous St. John's Gospel Singers" qui, comme son nom l'indique, chante principalement dans les églises, et dans lequel Riley joue souvent de la guitare.

A cette même époque, Riley joue aussi du blues le samedi soir au coin des rues d'Indianola; blues qu'il avait appris auprès de son cousin Bukka White, un bluesman de Memphis. En homme avisé, Riley remarque qu'en utilisant son salaire quotidien pour voyager à travers les autres villes du Delta, il pourrait doubler voire tripler son argent en jouant du blues. Ses profits et ses contacts avec d'autres bluesmen du Delta l'éloignent ainsi musicalement du gospel.

En 1944, alors qu'il est appelé à faire son service militaire, Johnson Barrett, non désireux de perdre un conducteur de tracteur expérimenté, lui suggère de se marrier afin d'être exempté. Et c'est ainsi que Riley épouse sa première femme, Martha Denton, le 11 novembre 1944.

Riley cherche aussi à convaicre son groupe de gospel de quitter Indianola à la recherche de la gloire et de la fortune. Mais, il lui apparaît bientôt que s'il veut faire carrière dans la musique, il devra le faire seul. La décision tombe une nuit de mai 1946 en revenant des champs avec son tracteur. Il quitte incognito son travail et sa femme et; avec 2,50$ en poche, fait de l'auto-stop avec sa guitare jusqu'à à Memphis, à la recherche de son cousin Bukka White.

Bukka lui enseignera tout l'art du blues. Riley améliore son jeu et profite de sessions improvisées avec d'autres bluesmen rencontrés à Memphis. Puis, subitement, il prend conscience que sa carière musicale ne va nulle part. En 1947, il retourne travailler sur les terres de Johnson Barrett. A la fin de la saison 1948, il a gagné assez d'argent pour payer toutes ses dettes, en conduisant un tracteur et en joueant de la guitare au coin des rues.

Cette fois, bien déterminé à réussir dans la musique, il revient à Memphis et demande à Sonny Boy Williamson qui anime une émission de blues à la radio KWEM s'il peut jouer une chanson dans son émission. Le succès est immédiat: la station est submergée d'appels, ce qui lui permet de jouer en concert face à un public au "Miss Annie's Saloon".

Puis B.B. tente sa chance auprès de WDIA, une des premières radios où tout le personnel est noir. Là encore, Riley demande s'il peut enregistrer un disque. Surpris par cette demande, le patron de la radio a l'idée de le faire jouer dans un spot publicitaire de 10 min pour le soda Pepticon: "King's spot". Riley a carte blanche tant qu'il fait de la bonne publicité. Le succès est encore au rendez-vous et on le surnomme déjà "Pepticon boy". Grâce à sa popularité, la station radio le promeut DJ. Riley a désormais sa propre émission: "the Sepia Swing Club" où il passe des disques d'artistes noirs, joue de la guitare et chante selon les demandes des auditeurs. Il ne lui manque plus qu'on surnom accrocheur: "Beale Street Blues Boy," puis "Blues Boy King," pour finalement le raccourcir en "B.B. King."

La popularité grandissante de B.B. l'amène rapidement à enregistrer ses premiers disques dès 1949, comme B.B. Boogie. B.B. est déjà populaire aux alentours de Memphis et se donne régulièrement en concert. Malheureusement, il reste inconnu dans le reste du pays. C'est pourquoi, il se dote d'un manager, Robert Henry, un riche commerçant de Beale Street.

En 1949, tandis que B.B. joue sur scène dans l'Arkansas, une bagarre éclate entre deux hommes qui renversent un bidon de kérosène, mettant ainsi le feu à la salle. B.B. en se précipitant en dehors de la salle se rend compte qu'il a oublié sa guitare à l'intérieur et court la récupérer de justesse. Lorsqu'il apprendra plus tard que la bagarre était au sujet d'une femme, Lucille, il décidera d'appeler ainsi sa guitare et toutes celles qui suivront.

1952: B.B se classe N°1 des charts avec Three O'Clock Blues et reçoit enfin la reconnaissance nationale en tant que bluesman. Il décroche un contrat avec Universal Artists qui lui permet de jouer dans tous les Etats-Unis, y compris dans les salles les plus prestigieuses. Mais le succès fulgurant a aussi un revers de la médaille, et la même année, sa femme demande le divorce. Bien que brisé, B.B écrira Woke Up This Morning. A cette même époque, B.B. engage aussi un nouveau manager: Maurice Merrit.

La 2ème moitié des 50's est une mauvaise période pour B.B. qui, à cause de sa couleur de peau, peine à atteindre un très large public, même si le rock'n'roll grandissant voit l'émergence d'artistes noirs comme Chuck Berry.

En 1958, "Big Red", le bus de B.B et son groupe, utilisé pour les tournées, heurte un camion-citerne qui prend feu. Par miracle, personne dans le bus n'est blessé, ni les musiciens, ni B.B. absent du voyage ce jour-là, mais les deux hommes du camion meurent dans le crash. Cet accident occasionnera plusieurs années de dette. B.B. achète un nouveau bus, "Titan", qui marque une transition dans sa carrière. A force de persévérance, il est désormais reconnu comme artiste majeur, et il épouse sa seconde femme, Sue Hall, le 4 juin 1958. Malheureusement, comme pour son premier marriage, ses absences prolongées amènent rapidement la rupture. B.B. et Sue divorcent en 1966.

Et de nouveau, B.B. répond en enregistrant son plus gros tube à ce jour: The Thrill Is Gone. Il repart en tournée dans des boîtes de jazz ou des salles de concerts telles que le Fillmore East. En 1967, B.B. joue au célèbre Festival Jazz de Montreux. En 1969, il fait même sa première apparition à la télévision dans le "Tonight Show". Il tourne également avec les Rolling stones, Ike & Tina Turner... Enfin, il participe en 1970 au "Ed Sullivan Show", véritable signe de célébrité aux USA. 1973 le voit maître de cérémonie d'une soirée tenue au Philharmonic Hall à New York rassemblant de nombreux maîtres du blues dont Muddy Waters. B.B. s'accompagne d'un nouveau manager, Sidney A. Seidenberg, qui va renégocier ses anciens contrats. Et malgré une courte séparation, Seidenberg travaille toujours aujourd'hui pour B.B.

Les 80's et 90's voient B.B se produire aux quatre coins du monde et recevoir maintes récompenses pour contribution au monde du blues et du rock. Il reçoit entre autre la prestigieuse "Presidential Medal of the Arts" par le président Bush en 1990.

En plus de 50 albums, plusieurs grammy awards et une pléthore de classiques du blues, B.B. a su s'imposer comme une référence du blues. Celui qui s'entraînait à ses débuts à imiter son idole T-Bone Walker a créé son propre style, mélange de chant vocal et instrumental, simple et pourtant terriblement efficace. Ses dernières prestations, d'ailleurs, tant avec des stars du blues qu'avec des grands noms du rock, comme Bono de U2, l'ont sacré roi du blues et de la musique en général. Car B.B. King aura inspiré bon nombre de guitaristes par ses phrasés jazzy et ses improvisations avec Lucille. Longue vie au roi!

B.B King à achever sa carrière cette année , il est encore une personne qui a su imposez son style dans le domaine du Blues !


Maintenant pour vous , un jolie duo entre Eric Clapton et B.B King !

"The Thrill is gone"


jeudi 28 décembre 2006

Bel objet


Voici un petit montage que j'ai fais hier avec quelques tickets de concerts à mon père... Quel chance il a eu quand même, d'être allé voir tous ces artistes... Comme dirait Paul : "Need être né en 1940 au Mississippi !" xD

mardi 26 décembre 2006

John Frusciante


Ahhh , comment faire un blog et ne pas parler du maître !
John Frusciante est bien sur le guitariste des Red Hot Chili peppers.
Mais il est aussi un artiste Solo , qui à déjà pas mal d'albums a son actif :

- Niandra Lades And Usually Just a T-Shirt (To clara)
- Smile From the Streets You Hold
- To Record Only Water For Ten Days
- Shadows Collide With People
- The Will To death
- Ataxia: Automatic Writting
(Volume 1)
- DC EP
- Inside Of Emptiness
- A Sphere in The Heart Of Silence
- Curtains
- Ataxia
(Volume 2 , Sortie prévu en Fevrier 2007)

Il y'en a encor d'autres qui sont des Maquettes non termineés..

Tous ses albums sont differents , il n'y en a pas un qui ressemble à un autre !

Mon preferer est et restera : Smile From The Streets You Hold

Parlons un peut de John en lui même maintenant !

John Anthony Frusciante est né le 5 mars 1970 à New York. Son père, John senior, fut pianiste avant de devenir avocat puis finalement juge. Sa mère, Gail, était quant à elle une chanteuse de talent (c'est elle qui dirige les choeurs sur Under the Bridge) mais fut contrainte de devenir femme au foyer lorsque son mari écarta la possibilité qu'elle puisse faire carrière. Sa famille vécut dans le Queens avant de s'installer à Rucson dans l'Arizona pour déménager ensuite vers la Floride pendant un an. Durant cette periode, les parents de John divorcent. A la suite de cette séparation, John part avec sa mère à Santa Monica en Californie.

Alors âgé de 9 ans, il découvre le skateboard et la musique californienne à travers Kiss, Aerosmith et surtout les Germs dont il jouera un an plus tard pratiquement tous les titres avec un seul barré. A l'age de 11 ans, il prend ses premiers cours de guitare et part vivre à Mar Vista avec sa mère et son beau-père. Ce dernier, amateur de philosophie, écoutant aussi bien du Beethoven que du R&B des années 50, aida John à se sentir à l'aise dans son statut d'artiste. Par ailleurs, ses influences musicales évoluent. Il écoute désormais Jimmy Page, Jeff Beck, Jimi Hendrix, Frank Zappa et ne cesse d'étudier leurs techniques et solos. A 14 ans, il reçoit son premier 4 pistes sur lequel il enregistrera ses premiers "vrais" morceaux tels que "Water Music". A 17 ans, alors qu'il découvre David Bowie, une personnalité qui le marquera à jamais, il quitte l'école et part s'installer seul à Los Angeles. Il se présente alors à une audition de Zappa mais quitte la salle avant même d'avoir joué, réalisant qu'être son guitariste ne lui permettrait pas de perpétuer le cliché de la rock star (Sex, drugs and Rock n'Roll) qu'il rêvait d'incarner.

En 1988, Frusciante jamme pour la première fois avec le batteur des Red Hots de l'époque, D.H Peligro. Connaissant l'admiration de John pour le groupe, dont il est le plus grand fan depuis l'âge de 15 ans,. Peligro l'invite à jammer avec Flea. Leur première rencontre aboutira au désormais connu "Pretty Little Ditty", récemment samplé par le groupe de fusion Crazy Town. Quelques mois plus tard, Flea le rappelle pour lui proposer d'auditionner afin de remplacer Hillel Slovak, l'ex-guitariste du groupe, décédé dans son appartement suite à une overdose d'héroine. Alors âgé de 18 ans, Frusciante, surpassant tous les candidats au poste, est intégré au sein du groupe dans le courant de l'année 88. Il retrouve ainsi le groupe en studio pour l'enregistrement de leur quatrième album "Mother's Milk, dont le style guitaristique s'nscrit dans la continuité du travail de Slovak. La tournée américaine qui s'ensuit permet à Frusciante d'assimiler l'esprit Red Hot. Il adopte la coupe mohawk et se fait tatouer le Chili logo sur l'avant-bras droit, en hommage à Anthony Kiedis. Durant les trois années qui suivent, il perfectionne son style en pratiquant 10 à 15 heures de guitares par jour. Le résultat: en 1991, l'enregistrement de l'album "Blood sugar sex magik", sommet artistique jamais égalé par le groupe, voit également le talent de Frusciante éclater au grand jour à un niveau de créativité et de technicité remarquable ( il déclarera plus tard avoir composé 60% de la musique présente sur l'album). La fluidité avec laquelle il transcende les styles, allant du funk au métal en passant par la pop, lui vaut une critique élogieuse et une notoriété incontestable au sein de la scène musicale de l'époque.

John Restera mon guitariste préféré , quelqun qui comble jour à jour une bonne partie de ma vie , quelq'un avec une creativitée hors pair , et une vision de la musique tout à fait differente de bon nombre de guitaristes simplement 'Guitar Hero'...

John Frusciante à traverser un long periple de 1992 à debut 1998 , il s'en est sortie.
Mais ce passage de sa vie lui a permis de creer des choses qu'on ne verra plus avant un trés long moment..

Un Grand MERCI à toi 'Monsieur Frusciante'

Cette Vidéo a été filmer juste avant une tentative de suicide de John , il a mis feu à sa maison juste aprés celle ci ...

lundi 25 décembre 2006

Keziah Jones




Keziah Jones (1er octobre 1968 -) de son vrai nom Olufemi Sanyaolu est un bluesman cosmopolite. Il mêle le blues, la soul et le funk pour créer un style propre le : « blufunk » . Keziah Jones s'impose aujourd'hui comme digne héritier de Jimi Hendrix, l'une de ses références.

Né à Lagos au Nigeria et fils d'une grande famille de Lagos, il est élevé en Angleterre et commence à jouer du piano à l'âge de treize ans puis passe à la guitare trois ans plus tard. C'est dans le métro parisien qu'il se fait remarquer par un directeur artistique de Delabel France, en 1991. Largement influencé par la personnalité politique et morale de Fela, et par le jeu de Jimi Hendrix, il signe d'emblée un disque-manifeste Blufunk Is A Fact. Ce premier opus est un joyau de blues acoustique, de R&B et de funk. African Space Craft, son deuxième opus sort en 1995, dans lequel il évoque les problèmes de l'artiste africain contemporain. Il signe en 1999 l'album Liquid Sunshine puis Black Orpheus en 2003.


Et hop, une petite vidéo ! Il s'agit d'une reprise de All Along The Watchtower de Jimi Hendrix (à la base de Bob Dylan :P) façon Keziah Jones. Listen !

samedi 23 décembre 2006

Pink Floyd


Contrairement à une croyance tenace et typiquement française, Pink Floyd n’a jamais signifié «flamand rose» («flamingo» en anglais), ce sont deux bluesmen – Pink Anderson et Floyd Council – qui, en 1965, permettrons à quelques étudiants en architecture de donner un nom définitif à leur formation. Au début simple écho des nuits psychédéliques londoniennes, le patronyme sera bientôt mondialement associé à l’innovation sonore, source de tubes planétaires et hypnotiques, creuset des noces chimiques du rock progressif ambiant et du blues, marqueur indélébile d’une génération aux yeux dans les nuages. Au réveil restera un logo : celui d’une des plus grandes entreprises de concerts, show lumineux, pyrotechnie et autres décors gonflables des années 80...

Roger Waters fait la connaissance de Nicolas Mason et de Richard Wright en 1962, à l’école polytechnique de Regent street, à Londres. Passionnés de musique, ils forment vite un groupe dont le nom, des Sigma Six, Screaming Abdabs ou Abdabs jusqu’aux Tea Set, évoluera au gré du va-et-vient des amis qui l’intègrent. Le répertoire est essentiellement composé de reprises de blues comme «Louie, Louie» ou « Roadrunners ». En 1966, Roger «Syd» Barrett, un ami de Roger Waters, intègre le groupe : tous deux natifs de Cambridge, ils y ont fréquenté les mêmes établissement scolaires. Avec son arrivée, le guitariste Bob Close étant vite rappelé à ses études par son père, le groupe se stabilise et Peter Jenner, un jeune étudiant en économie fasciné par le groupe, devient leur premier manager.

Le Pink Floyd avant-gardiste des sixties présente un cocktail vestimentaire de chemises de satin, foulards, lunettes Oliver Goldsmith, bottes Gohill, il développe un blues psychédélique, ouvert à l’improvisation (les morceaux peuvent atteindre 30 minutes) sur fond de diapositives ou des fameuses projections sorties du labo de Mike Leonard, du Hornsey College of Art (un de leur ancien professeur). On est plus proche du happening arty que du concert de rock, les effets sonores et visuels procurent un état d’ivresse et une sensation d’envol qui bientôt seront obtenus par des voies bien plus artificielles. Les prestations de Pink Floyd à la All Saints Church, dans les rendez-vous branchés de la Roundhouse ou au night-club l’UFO, en font rapidement un des groupes fétiches du «swinging London», il est totalement assimilé par un mouvement psychédélique en plein essor. Le groupe, Barrett mis à part, reste pragmatique, Nick Mason : «Le monde psychédélique était autour de nous, mais pas en nous.».

En mars 1967, sort le single «Arnold Layne», rapidement suivi par «See Emily Play» qui se hisse à la sixième place des charts. Déjà des signes de faiblesse apparaissent chez Syd Barrett, qui s’adonne de plus en plus aux drogues : herbe, LSD… Son état empire comme l’explique Peter Jenner au journal Le Monde en 2001 : «Le succès du single «See Emily Play» et la célébrité l'ont profondément perturbé. Nous avions besoin d'un deuxième tube. La pression est devenue terrible pour lui, entre les interviews, les séances photo, les tournées, les enregistrements. Nous comptions sur lui sans nous rendre compte à quel point il était fragile.». La première tournée américaine qui suit tourne à la catastrophe, Barrett devient imprévisible : il arrive en retard, s’arrête brutalement de jouer… Les dernières dates sont annulées. C’est dans cette atmosphère que sort l’album The piper of the gates of dawn, littéralement porté par l’énergie créatrice d’un Barrett aux vertiges enfantins et aux textes insolites, proches de la science-fiction. Waters, Mason et Wright souhaitent trouver un musicien capable de remplacer Barrett lors des concerts et le laisser tranquillement composer chez lui. Ils pensent d’abord à recruter Jeff Beck mais préfèrent contacter David Gilmour, ami d’enfance de Syd, de Cambridge lui-aussi et guitariste expérimenté, avec déjà plusieurs groupes à son actif. La proposition de jouer dans un groupe déjà signé ne se refuse pas. David, en plus d’être un guitariste doué, reproduit parfaitement le jeu et le timbre de voix de Syd. Très vite Syd va être volontairement oublié chez lui, jusqu'à être définitivement poussé vers la sortie : le 6 avril 1968, Syd Barrett quitte définitivement Pink Floyd en compagnie de Peter Jenner qui ne croit plus guère au groupe désormais privé de son leader.

La formation elle-même entre dans une période de doute sur son avenir. Syd en était l’âme créatrice : il avait composé l’essentiel des titres. Le nouveau Pink Floyd doit se mettre rapidement au travail sous l’impulsion d’un nouveau manager, Steve O’Rourke. En 1968 sort l’album A Saucerful of Secret (certains y voient l’appel de détresse S.O.S….). Dans la continuité de l’album précédant, il révèle surtout les qualités d’écriture de Waters qui repousse les limites du groupe avec le fascinant «Set the controls for the heart of the sun», l’ensemble reste homogène, malgré «Jugband Blues», dernier et brillant délire musical composé par Syd Barrett, chorale de l’Armée du Salut à l’appui.


En 1969, le groupe doit encore confirmer son identité. Amorçant un virage vers le rock progressif, il entre dans une période d’intense gestation, faite de travail et de recherche. Il commence par s’orienter vers la composition de musique de films (More de Barbet Schoeder et Zabriskie point de Michelangelo Antonioni), puis, avec la sortie du double album Ummagumma, constitué de quatre compositions (une par membre), il va dévoiler une orientation expérimentale à l’extrème. En 1970, avec Atom Hearth Mother, dont la célèbre jaquette à la vache est réalisée par le studio Hypgnosis de Storm Thorgrrson, une recomposition se dessine derrière la pompe des chœurs et des cuivres : tempo lent, percussions, voix douces, guitares slide, très aériennes, nappes de synthétiseurs... Pour cet album, le groupe collabore avec Ron Geesin – grand prêtre américain de la musique électronique. Malgré un abord difficile (le titre éponyme occupe une face entière du LP), il remporte un certain succès au Royaume-Uni et obtient un disque d’or en France.

Les deux années suivantes, la charge de travail va en augmentant. En 1971, sort l’album Meddle, au style cette fois plus abouti. Ce qui n’était encore qu’addition d’ingrédients dans Ummagumma prend substance dans les exercices hypnotiques de One of these days et surtout d’«Echoes», véritable mini symphonie électro-rock. Vient ensuite le tournage du film Live at Pompéi, d’Adrien Maben, qui fera beaucoup pour l’association de Pink Floyd aux grands lieux historiques, suivi par la réalisation de la musique du film La vallée de Barbet Schroeder, lui-même accompagné par la sortie de la B.O. assez passable d’Obscured by Clouds. Le groupe tourne beaucoup, en France, avec les ballets de Rolland Petit, sur une scène surélevée dominant les danseurs et leurs entrechats sur «Echoes», en Australie, au Japon, en Angleterre. Il se taille une réelle réputation de perfection technique, avec notamment l’utilisation de la quadriphonie. Presque la gloire, mais pour le sommet, il manque encore quelque chose…

L’explosion a lieu en 1973 avec l’album qui forgera définitivement la célébrité du groupe et leur ouvrira les portes des USA. The Dark Side of The Moon envahi les charts et pour bien des années : 40 millions d’exemplaires vendus, une présence de plus de 800 semaines dans le top 200 US. Opus phénoménal et novateur, bénéficiant des plus grandes avancées techniques de l’époque : quadriphonie, dolby, enregistrement sur 16 pistes (il fut longtemps du meilleur ton de l’utiliser pour tester les chaînes HI-FI), il présente la décomposition d’une œuvre globale (même si ce n’est pas tout à fait un concept-album) en une somme de morceaux très abordables, faits de la plus pure essence de leurs expériences passées. Les effets sont plus que pertinents, le groupe atteint une aisance telle qu’il peut encadrer des soli de voix ou de saxo qui donnent une dimension humaine, voire universelle, à l’album. La gestation fut longue (on voit dans Live at Pompéi des séances de travail sur des morceaux comme «Eclipse») mais le succés est planétaire, reste maintenant à l’assumer.

Le succès de The Dark Side of the Moon est tel que le groupe lui-même se rend compte que la barre est maintenant mise très haut. Le Floyd digère son succès en s’adonnant à de nouvelles activités : publicité, productions… En 1976, ils se portent acquéreur d’un bâtiment au 35, Britannia Row où ils installent leur propre studio, leur matériel de sonorisation et d’éclairage qui devient de plus en plus volumineux et… un billard, outil essentiel au processus créatif de Roger Waters. Nick Mason produit l’album Rock Bottom de son ami Robert Wyatt en 1974, puis Chanal de Gong (il continuera dans cette voie et produira également, en 1978, Music for Pleasure des Damned). David Gilmour produit de son coté Blue Pine Tree, du groupe Unicorn. C’est également l’épique épisode «Gini», où Steve O’Rourke négocie une série de clichés publicitaires au Maroc qui cachent en fait un véritable contrat : une série de concerts en France avec le sponsor à l’affiche, alors que le groupe n’est pas prêt. Ajoutez que l’hexagone 70s assimile très mal rébellion rock et capitalisme… Le groupe perd une part de sa crédibilité aux yeux du public, malgré les 50000 livres reversés à une association caritative.

1975 : voilà deux ans que les fans attendent un nouvel album. Face à l’enjeu le groupe est perfectionniste, les enregistrements sont considérés comme médiocres, les compositions de Waters comme «You Gotta be Crazy» (qui deviendra «Dogs» sur Animals) sont refusées par les autres membres. Etrangement, c’est le fantôme de Syd Barrett qui va montrer le chemin, au travers des recherches de Gilmour qui inspirent à Waters Wish You Were Here, album planant et épuré, flottant entre absence du génial disparu et critique de l’industrie du disque. Roger Waters, qui compose l’essentiel des morceaux, s’impose de plus en plus comme leader. Personne ne souhaite en discuter car le succès du groupe offre aux musiciens une aisance financière, et permet la réalisation de leurs projets personnels : albums solo, productions, acquisition de véhicules de luxe, sport automobile, voiliers («Money, it's a gas grab that cash with both hands and make a stash, new car, caviar, four star daydream »).

Roger Waters confiait à Philippe Costantin en janvier 1976 «J’aimerai bien enregistrer «You Gotta Be Crazy» et «Raving and Drooling», qu’on a joué sur scène aux States, et puis d’autre choses.». Ce vœux sera exaucé en 1977, avec un album plus rock, Animals, seul album du groupe enregistré à Britannia Row, où le cynisme de Waters expose une humanité en castes, comparables aux espèces animales. Ses compositions laissent à peine une légère participation à Gilmour pour quelques solos de guitare et sa personnalité pèse sur le groupe : la chute est amorcée. La tournée qui suivra verra des records d’affluence et associera définitivement Pink Floyd aux concerts gigantesques, avec grand renfort de pyrotechnie ou de personnage gonflables (le célèbre cochon Alfie en l’occurence).

Pour des raisons fiscales, le groupe quitte le Royaume-Uni pour s’exiler à l’étranger. C’est ainsi que débute en 1979, en France, la préparation du nouvel album de Pink Floyd. Roger Waters présente les deux projets sur lesquels il a travaillé : The Wall et The Pros and Cons of Hitch-Hicking. Le choix se porte sur The Wall et scelle la rupture définitive du groupe. C’est un enregistrement sous tension, Rick Wright se propose de co-produire l’album, mais son attitude désinvolte exaspère le leader. Il explose littéralement quand Wright refuse d’enregistrer sa partie de clavier sous prétexte qu’il ne veut pas écourter ses vacances : ce dernier est renvoyé sur le champs. Rick Wright accepte sans mot dire, les enjeux financiers autour du groupe sont devenus énormes, il sera désormais simple musicien du groupe. L’album est toutefois le deuxième grand succès planétaire du groupe, tout particulièrement avec le single «Another Brick in the Wall, Part 2» au slogan «we don’t need no education, we don’t need no thought control» qui sera repris par les mouvements étudiants d’Afrique du Sud. Le double album se vend à plus de 12 millions, il est numéro 1 au USA et en Grande-Bretagne. Lors du concert, le vrai groupe est doublé par Snowy White, Willie Wilson, Andy Brown et Pete Wood. Ces derniers portent des masques représentant les visages des vrais musiciens du Floyd. Au fur et à mesure du concert le groupe est séparé du public par l’édification d’un mur qui s’effondre à la fin du concert. En 1982, le disque est difficilement porté sur écran par le réalisateur Alan Parker, les rapports entre Parker et Waters étant très tendus. C’est Bob Geldof, le chanteur des Bottown Rats, qui tient le rôle de Pink. Le film fait sa sortie mondiale lors du festival de Cannes, hors compétition.

En 1983, le conflit n’est pas qu’aux Malouines : dans le studio où est enregistré The Final Cut, qui peut être quasiment assimilé à un album solo de Roger Waters, le divorce se précise. En 1984, chacun y va de son propre projet afin de prendre du recul et vite oublier les dernières perturbations ; David Gilmour sort l’album About Face, où il est accompagné de Pete Townsend à l’écriture, Jon Lord aux claviers et Jeff Porcaro à la batterie ; Rick forme avec Dee Harris le groupe Zee et sortent l’album Identity. Quand à Roger c’est avec Eric Clapton à la guitare qu’il enregistre à Abbey Road son fameux projet The Pros and Cons of Hitch-Hicking. Mais c’est reculer pour mieux sauter dans les abysses des procès et autres querelles juridiques. 1985 : Roger Waters dénonce le contrat qui l’uni à Steve O’Rourke, pour finalement annoncer en décembre à EMI qu’il quitte le groupe. De 1985 à 1987, c’est le droit d’utiliser le nom de Pink Floyd que les musiciens vont se disputer par avocats interposés. La justice donne raison à David Gilmour et à Nick Mason : Pink Floyd ne compte plus que deux membres.

Dès 1986, David Gilmour et Nick Mason avaient commencé sur l’Astoria, la péniche studio de Gilmour, l’enregistrement de leur futur album, plutôt orienté pop-song, en compagnie de Bob Erzin. Le procès étant achevé, le nouvel album de Pink Floyd A momentary lapse of Reason peut sortir, il est aussitôt suivi par une tournée mondiale débutant le 12 septembre 1987 à Montréal. Cette tournée fleuve avec plus de 4 millions de spectateurs au total est couronnée par la sortie d’un double album live Delicate Sound of Thunder en 1988, dont il sera vendu plus de 11 millions d’exemplaires : Pink Floyd, même à deux, accompagné de requins de studios, dont Rick Wright, n’a pas perdu de son aura aux yeux des fans, les billetteries sont dévalisées, les stades se remplissent, les albums se vendent comme des petits pains : welcome to the machine.


En 1994, après 6 ans d’absence, Pink Floyd et son grand orchestre reprend la même recette : album studio – tournée mondiale – album live - avec en prime et sans grimaces la participation financière d’un constructeur automobile allemand comme sponsor. Pink Floyd à trois : suite au départ de Roger Waters, un nouveau contrat a été signé pour créer la société Pink Floyd, qui réintègre Rick Wright aux claviers. C’est l’album The Division Bell suivi par le double live Pulse en 1995. L’entreprise se porte bien, elle édite en 1992 le coffret Shine on qui regroupe 7 albums majeurs des Floyd (en oubliant le magnifique Piper at the Gate of Dawn mais sans omettre le mineur A momentary Lapse of Reason), accompagne l’évolution technologique avec la sortie de The Dark Side of the Moon en SACD, offre aux fans un double album live de The Wall, Is there anybody out there ? le tout couronné par le double album best-of Echoes.

Oubliant leurs vieilles querelles et sous l’impulsion de Bob Geldolf, le Pink Floyd à quatre, avec Roger Waters, se reforme le temps d’un concert pour le Live 8 du 2 Juillet 2005 à Hyde Park. Trêve ou renaissance ? avec une page entière de l’histoire du rock sous les yeux, le public , toutes générations confondues, ne s’y trompe pas : l’émotion est palpable et nous, frenchies, nous demandons bien si notre cher oiseau pourra un jour renaître de ses cendres.


Une biographie certes très longue, mais très complète, qui retrace l'histoire de ce groupe de rock mythique encore très écouté par tous aujourd'hui.

Pour clore le sujet, voici un extrait de "Echoes" live at Pompeii en vidéo. "Echoes" étant considéré comme LE chef d'oeuvre de Pink Floyd ;)


lundi 18 décembre 2006

Freddie King


Freddie Myles, dit Freddie (ou Freddy) King est un guitariste et chanteur de blues né à Gilmer, Texas, le 30 septembre 1934 et mort à Dallas, Texas, le 28 décembre 1976.

Mort d'un arrêt cardiaque sur scène à Dallas le jour de Noël 1976, Freddie King, ce guitariste chanteur qui utilisait des onglets, fut une des influences majeures du blues britannique, via notamment Eric Clapton et Stan Web.

Désolé pour le petit peut de renseignements , c'est ce que j'ai réussis à tirer !
Freddie King reste néanmoins une référence et fait de la très bonne musique !

Petite vidéo :) !

Have you ever loved a woman ?

dimanche 17 décembre 2006

Jeff Healey


Healey, Jeff. Guitariste, auteur-compositeur-interprète (Toronto, 25 mars 1966). Aveugle depuis l'âge d'un an, Healey commença à jouer de la guitare à trois ans. Il ne tarda pas à se forger un style d'exécution inusité, semblable à celui de Fred McKenna, consistant à placer l'instrument à plat sur les genoux et les cinq doigts sur la touche comme s'il s'agissait d'un piano. Dans sa jeunesse, il joua de la musique country, du jazz, du rock et du reggae. Il fut nommé membre des Canadian Stage Band All Stars en 1983 et 1984 alors qu'il faisait partie de l'Etobicoke Collegiate Senior Stageband, et il joua au sein d'ensembles éphémères de Toronto tels que Rap City et Blue Direction. Se concentrant par la suite sur le blues-rock dans le style des années 1960, influencé par Jimi Hendrix et Eric Clapton, il forma la Jeff Healey Band à la fin de 1985 avec la guitare basse Joe Rockman (Toronto, 1er janvier 1957) et le batteur Tom Stephen (Saint-Jean, T.-N., 2 février 1955). Après avoir fait plusieurs fois la tournée des clubs partout au Canada, le trio fit une percée spectaculaire sur le marché international en 1988 avec le micr. See the Light (Arista AL-8553), ainsi que des apparitions très remarquées aux États-Unis (y compris aux émissions de télévision « Late Night with Letterman » et « The Tonight Show ») et en Europe. La chanson « Angel Eyes » connut un grand succès aux É.-U., et « Confidence Man » fut également populaire. On vit le trio en 1989 dans le long métrage amér. Road House - auquel Healey participa aussi comme comédien - dont il composa quatre chansons pour la bande sonore (Arista AL-8576). Un second disque de Healey, Hell to Pay (Arista ARCD-8632), paru en 1990, incluait les succès canadiens « I Think I Love You Too Much », « While My Guitar Gently Weeps » et « How Long Can a Man Be Strong ». Le trio poursuivit ses tournées internationales, ajoutant le Japon et l'Australie à son itinéraire en 1989. En tout, See the Light et Hell to Pay s'étaient vendus à plus de 4 millions d'exemplaires en 1991. Malgré sa virtuosité extraordinaire, bien qu'inorthodoxe - Hideaway (de See the Light) fut mise en nomination pour un prix Grammy (É.-U.) pour la meilleure interprétation instrumentale rock en 1988 - Healey a remporté ses plus grands succès auprès du public « mainstream » grâce à des ballades pop relativement conventionnelles (par exemple « Angel Eyes », « I Think I Love You Too Much ») qu'il chante d'une voix jeune et enrouée. En 1989, See the Light reçut le prix Edison décerné en Hollande au meilleur disque rock étranger, et Healey lui-même remporta un prix Juno à titre d'artiste de variétés de l'année.


Voici une vidéo de l'excellent guitariste Jeff Healey, accompagné du célèbre bassiste Marcus Miller, jouant See The Light, certainement le meilleur morceau de Jeff Healey. Have Fun ! ;)


mercredi 13 décembre 2006

Buddy Guy


George Buddy Guy est né le 30 juillet 1936 à Lettsworth en Louisiane.

Influencé dès son enfance par John Lee Hooker, Muddy Waters et Howlin' Wolf qui lui donneront plus tard envie d'émigrer vers Chicago, il se fabrique à l'âge de 13 ans une guitare de fortune à partir... d'une moustiquaire et d'un morceau de bois! Mais, c'est à 16 ans que son père lui offre sa première vraie guitare, une deux cordes. Buddy joue alors simplement de la guitare pour passer le temps.

Quelques temps plus tard, alors qu'il est assis sur le seuil de sa maison en train de gratouiller tranquillement, un inconnu l'aborde, lui dit qu'il le regarde jouer chaque soir et qu'il voudrait lui offrir une guitare neuve. Et c'est ainsi que, par le meilleur des hasards, Buddy se retrouve le lendemain avec une guitare flambant neuve, plus motivé que jamais pour imiter ses idoles. Dès lors, il s'entraîne avec assiduité et se donne rapidement en concert à Baton Rouge avec les bluesmen locaux comme le Big Poppa John Tilley Band, Lightnin' Slim, Guitar Slim, Slim Harpo ou Lazy Lester. Mais Buddy sait déjà que son avenir n'est pas dans ce Sud ségregationniste et pense déjà à partir au Nord des Etats-Unis. En quête d'un emploi bien payé, il part en 1957 pour Chicago, la ville de ses idoles. A cette époque, il n'imagine pas encore faire carrière dans la musique.

Arrivé à Chicago, il parcourt la ville pendant plusieurs jours, avec pour seul accompagnement sa guitare et la faim au ventre jusqu'à ce qu'il rencontre presque miraculeusement un homme qui lui demande s'il peut lui jouer de la guitare en échange d'un whisky. Un hamburger aurait été mieux mais Buddy joue tout de même, décomplexé, et emballe l'inconnu qui le conduit aussitôt dans une boîte où joue un de ses amis, un certain Otis Rush. Et alors même que Rush s'apprête à partir, Buddy se met à jouer The things I used to do. Otis dira seulement au patron de l'engager.

Dès lors, Buddy qui joue plusieurs fois par semaine ne tarde pas à attirer un large public et se fait même remarquer par Muddy Waters en personne qui lui prodiguera quelques conseils. Dans cet amas de bars à blues, Buddy croise d'autres jeunes qui eux aussi ne tarderont pas exploser; comme Magic Sam, Earl Hooker ou Freddie King. Mais c'est surtout la rencontre avec sa première source d'inspiration B.B. King qui restera la plus bénéfique pour Buddy. Sa notoriété grandissante l'entraîne alors sur les différentes scènes de Chicago en compagnie d'autres bluesmen de renom: avec Otis Rush au Club 708 ou encore au Trianon Ballroom avec B.B.

En 1958, Buddy rencontre Willie Dixon, qui reste encore à ce jour le plus grand compositeur de blues, et enregistre grâce à lui pour le label Cobra "Sittin' and cryin' the blues" avant de devenir, pour Chess, guitariste de studio, puis en solo. Il enregistre ainsi avec Ike Turner (This is the end), Otis Rush, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters et Dixon. Parallèlement à sa carrière de sideman, il enregistre aussi en solo, entre1958 et 64, plusieurs 45t, Sit and cry, Try to quit my baby... Broken hearted blues et surtout First time I met the blues qu'on retrouve aujourd'hui réunis sur les deux CDs "Buddy Guy on Chess" vol. 1+2.

Buddy se produira ensuite avec l'harmonicite Junior Wells sur l'album "Buddy Guy & Junior Wells Play The Blues" et sort en 1960 les singles Let me love you baby et Ten years ago. On le retrouve également sur l'album live "Blues from Big Bill's" enregistré au Copacabana Club à Chicago avec ses amis Howlin' Wolf et M. Waters. Mais le grand succès n'arrive qu'au milieu des 60's. Durant les 60's/70's, il enregistre plusieurs classiques du Chicago blues comme "A Man And The Blues", "This Is Buddy Guy" (avec Clapton), "Hold That Plane" et surtout "Stone Crazy". Grâce au soutien d'Eric Clapton qui le cite souvent comme une de ses grandes influences, Buddy parvient à toucher facilement le public blanc et part en tournée à travers le monde. En 1965, il joue en Europe à l'American folk blues festival. En 67, il est cette fois-ci au Mariposa folk blues festival à Toronto. En 1970, il fait même la première partie de la tournée française des Rolling Stones. Malheureusement, Buddy se fait progressivement oublier des maisons de disques pendant les 70's.

Les 80's, marquées par la new wave, renvoient Buddy et tous ses camarades bluesmen dans l'oubli le plus complet. Malgré tout, il tentera un retour, mais l'artiste semble en panne d'inspiration, délaissant le feeling pour abuser de sa dextérité à la 6 cordes. Seules ses quelques apparitions avec son ami Junior Wells éclaircissent cette période bien sombre: "Buddy Guy and Junior Wells play the blues", "Buddy Guy And The Juniors", "Drinkin' TNT" ou encore "Going Back" ressorti en 1991 sous le titre "Alone & Acoustic".

En 1989, Buddy ouvre son club "Legend" à Chicago. Et c'est contre attente qu'au début des 90's; poussé par un renouveau du blues aux USA et en Europe, il refait surface et sort un album à la mesure de son talent: "Damn Right,I've Got The Blues " en compagnie de Mark Knopfler, Jeff Beck et Clapton. Fort de ce succès inattendu, il sort juste après le sublime album "Slippin' in" en 93 et assied définitivement son image de grand bluesman en joueant au côté de jeunes bluesmen comme Jonny Lang.

Buddy Guy est aujourd'hui une véritable légende du blues et un virtuose de la guitare, adulé tant par les guitaristes de blues que de rock et considéré d'ailleurs par Clapton comme le meilleur guitariste au monde. En tout cas, son nom restera à tout jamais associé au Chicago blues à côté du grand Muddy Waters.

Magnifique duo avec le trés bon Junnior Wells à l'harmonica !

dimanche 10 décembre 2006

John Lee Hooker


Le 22 août 1917 (la date est incertaine, certains affirment le 17/08), le petit John Lee Hooker naît à Coahama County près de Clarksdale dans l'Etat du Mississipi.

En 1923, lorsque son père William décède, c'est Willie Moore, un travailleur des champs de coton, qui prend rapidement sa place dans une famille de 11 enfants. Willie est aussi comme beaucoup de Noirs du Deep South un bon guitariste de blues pendant son temps libre. John Lee qui était plutôt tourné vers les negro-spirituals découvre alors un nouveau genre musical et commence à s'intéresser à la guitare. Willie qui considère déjà le petit John Lee comme son propre fils lui confectionne une guitare avec une planche et quelques clous. Viennent ensuite de nombreuses soirées à improviser avec celui qui deviendra progressivement son mentor. Les progrès du jeune guitariste ne tardent d'ailleurs pas à se faire sentir et alors qu'il n'a que 12 ans; sûr de lui et désireux de devenir musicien professionnel, il part tenter sa chance à Memphis en se cachant dans un train de marchandises. Il racontera quelques années plus tard son tumultueux voyage dans Hobo blues. Mais John Lee ne restera à Memphis que deux mois, en attendant que son beau-père vienne le chercher. En 1931, âgé de 14 ans, JL s'enfuit de nouveau mais tourne cette fois-ci à travers les villes du Sud. Pour survivre, il exerce divers petits boulots comme bûcheron ou aide garagiste à côté de sa musique qui lui vaudra de rencontrer deux bluesmen auprès desquels il enrichira son jeu: Tommy McClennan et Tony Hollins à qui il empruntera quelques compositions comme Catfish blues et Bottle up and go pour le 1er, ou Tease me over et Crawlin' kingsnake pour le second.

En 1934, JL arrive enfin à Memphis et loge chez une tante. Malheureusement, le quartier de Beale Street, célèbre pour ses clubs et ses bordels, lui ferme souvent les portes en raison de son trop jeune âge. Les rares fois où il est admis, c'est toujours avec réticence car il est perçu comme un concurrent dans la course à la scène; et qui plus est originaire du Delta. Hooker travaille donc le jour comme souffleur dans un théâtre et joue le soir dans le ghetto noir de West Memphis avec d'autres jeunes comme Robert Nighthawk ou B.B. King. Mais l'échec est douloureux. JL évoque même un temps de s'engager dans l'armée et c'est avec beaucoup d'amertume qu'il décide de quitter le Sud ségregationniste pour le Nord des States.

En 1937, il arrive à Cincinnati où il vivra durant 6 années chez une tante, travaillant comme gardien de nuit, souffleur ou encore vidangeur de fosses d'aisance. Malgré une percée difficile, JL commence à attirer le public, en particulier féminin, attiré par son chant, son jeu de guitare électrique (qui vient de faire son apparition) et aussi... par son physique de tombeur.

En 1943, il épouse Martella et part s'installer à Detroit, la "Motor City", riche en jeunes immigrants du Sud venus chercher un emploi dans les usines Ford et GM. A l'instar de Chicago, Detroit a su créer un centre artistique dans les ghettos où les jeunes travailleurs noirs jouent du blues le soir pour se divertir: Hastings Street. C'est là que John Lee se produit dans des bars comme le Monte Carlo ou le Harlem Inn. Mais contrairement à Chicago, Detroit n'a pas les structures adéquates pour lancer un musicien. JL y travaille à la chaîne chez Ford et exerce son vrai métier le soir lors de "house parties"; sortes de concerts chez les particuliers, où il joue un jeu volontairement simple afin de se démarquer des autres bluesmen et pourtant sophistiqué car sa guitare s'adapte à ses râles et ses battements de pieds. Le public aime JLH qui sait enflammer de sa guitare électrique la foule en manque de boogies endiablés ou de blues d'autant plus lancinants que JL rythme ses morceaux de son pied sur lequel il a fixé une capsule de Coca.

Et c'est en 1948 que la chance lui sourit enfin. Après avoir été repéré en train de jouer au Capital Theater, il est embauché par Bernie Besman qui lui fera enregistrer son premier microsillon: Sally Mae et surtout Boogie Chillen qui est en fait une adapatation d'un vieux titre de Memphis: Mama don't allow to play music all night long et qui entrera dans le Top 40 R'n'B. Le succès est immense et JLH quitte l'usine pour enchaîner les disques. 1949: Hobo blues, Whistlin' and moanin', Drifting from door to door. 1950: Wednesday evening blues, House rent boogie. 1951: I'm in the mood qui sera consacré par le Billboard. Mais à côté de son contrat, JLH enregistre ailleurs, entre autre chez un certain Joe Von Battle, connu à Detroit pour sa boutique de disques et son "studio d'enregistrement" (de fortune!). JVB qui sert d'intermédiaire avec les grands labels de Chicago lui fera enregistrer plusieurs classiques dont Shake your boogie, Goin' mad blues... John Lee qui n'a pour seule préoccupation que de se remplir les poches de dollars, enregistre ainsi, entre 1948 et 53, une centaine de titres sous plusieurs versions et sur différents labels indépendants, évoluant sous différents pseudonymes pour une raison évidente: il est déjà en contrat! On le retrouve donc sous le nom de John Lee, Johny Lee, JL Booker, JL Cooker, The boogie man... ou encore Alabama Slim.

Pour JLH qui se définit non pas comme un simple musicien mais comme un "entertainer" professionnel, la suite logique veut qu'il parte en tournée. Deux hommes joueront un rôle important dans sa carrière: le guitariste Eddie Burns, et Eddie Kirkland qu'il avait rencontré lors d'une house party en 1948. Avec le 1er, il enregistrera Black cat blues, Burnin' hell... Le 2nd sera celui avec lequel il travaillera le plus longtemps, enregistrant plusieurs chefs d'oeuvre pour le label Chess à Chicago comme Key to the highway ou Guitar lovin' man en 1951 ou Let's talk it over en 54. Mais parallèlement, le couple Hooker devient instable. JL est connu pour avoir deux passions dans la vie: les femmes et le whisky. Il y risquera d'ailleurs sa vie en 1950, empoisonné en buvant du whisky, à cause d'une sombre histoire de jalousie, obligeant son ami Eddie Burns à le remplacer sur scène pour quelques temps. Car comme il le dit: "s'il n'y avait pas de femmes, il n'y aurait certainement pas de blues". Néanmoins, Hooker se montre peu tendre à leur égard, voire mysogyne comme sur son manifeste Democrat man où il leur reproche violemment d'avoir voté pour les Républicains.

Malgré tout, il subit un passage à vide après 1953 où le public préfère un jeu de guitare plus élaboré à la B.B. King. Les ventes baissent et JLH se retrouve sans contrat. Seul succès: il gagne ses procès contre les maisons de disques qui avaient oublié de lui verser quelques royalties. Les dollars coulent de nouveau à flot! Mais Hooker doit rejouer dans de petits bars pour vivre et enregistrer dans des studios de fortune... pour ne rien gagner. C'est alors qu'en 55 il est récupéré par un nouveau label, Vee Jay qui reprend les artistes "jettés" par Chess. On lui demande seulement de jouer avec l'harmoniciste Jimmy Reed et son guitariste Jimmy Taylor. En octobre, ils enregistrent entre autre Wheel and deal, Unfriendly woman, Time is marching... avec succès. En 1956, nouveau coup d'éclat, cette fois sans Reed, avec Baby Lee et surtout le blues rock'n'roll Dimples qui entre dans le top 40 et sera même repris une dizaine d'années plus tard par certains artistes dont Van Morrison.

Fort de son succès, JL se doit désormais de conquérir le public blanc aux USA mais ausi en Europe. Au début des 60's, il revient à l'acoustique afin de plaire au jeune public blanc avide de country blues et reprend Tupelo et Hobo blues lors du festival de Newport qui donnera lieu à l'album "The folklore of John Lee Hooker" avec 4 autres titres joués avec Reed. JL se tient seul sur scène avec sa guitare; à l'occasion accompagné d'un ou deux musiciens. C'est à cette époque qu'il enregistre des titres comme Democrat man, Hard-hearted woman ou Boom Boom en référence à une serveuse qui, un soir, fâchée de le voir arriver en retard, simule un coup de feu avec sa main.

En 1962, il a enfin l'occasion de se produire dans toute l'Europe, grâce à la tournée de l'American Folk blues festival auquel il participera également en 65 et 68. En 62, il apparaît aussi au festival de blues de Paris. Le succès, immédiat, est prolongé avec son single Shake it baby qui fera un tabac chez les yankees durant les 60's. A la fin des 60's, JL est reconnu mondialement, admiré tant par le public noir que blanc. Il va désormais amorcer un changement radical jouant d'abord de la soul sur l'album "Big soul". Les succès s'enchaînent: les albums "Serves you right to suffer" (65), "The real folk blues" (66) avec E. Burns, la chanson The motor city is burning (67) avec E. Taylor sur les émeutes dans le ghetto de Detroit, et qui sera repris un an plus tard par le groupe de hard-rock MC5. Mais Hooker cherche à se rapprocher du rock et joue en 1969 avec son cousin Earl Hooker sur l'album "If you miss'm I got'm", laissant au cousin l'honneur de balancer quelques solos bien juteux. Malgré tout, sa femme avec qui il a eu quatre enfants demande le divorce.

A peine divorcé et déjà harcelé par son ex-femme, il part vivre dans la communauté rock, en Californie. Dans un milieu où les jeunes rockers vénérent le vieux JLH, celui-ci n'a aucun mal à se faire une place. Ainsi, il enregistre avec différents groupes de blues-rock tels Van Morrisson, ou Canned Heat en 1970 sur l'album "Hooker'N'Heat" et avec qui il retravaillera par ailleurs 11 ans plus tard. Mais malgré ces quelques enregistrements dans les 70/80's, John Lee semble sur le déclin. Ses albums sont surchargés d'instruments, de boogies... Hooker se retrouve sans contrat. Pendant 15 ans, il se produit à travers le monde avec son "Coast to coast blues band" mais n'enregistre que deux albums studio, "Jealous" (1986) et "Hookered On Blues" (78), plus quelques concerts moyens. JL qui assume sa semi-retraite accepte quelques petits rôles au cinéma: sur "Color Purple" de S.Spielberg et surtout dans les "Blues brothers" (1980). Et c'est en 1989, alors que plus personne ne l'attend, que Roy Rogers, un guitariste de blues-rock décide de produire un hommage au maître en invitant bon nombre de stars du blues et du rock dont Carlos Santana, Robert Cray, Bonnie Raitt, etc... pour "The Healer" qui lui vaudra un Grammy Award. La machine Hooker est repartie.

Les 90's voient la sortie d'albums à fort succès commercial, tels "Boom Boom" en 92 ou "Chill Out" en 95 où Hooker fait preuve d'un flair exceptionnel en invitant les meilleurs bluesmen autour de lui. Si JLH passe le plus clair de son temps à conduire sa dizaine de voitures ou à regarder le base-ball à la télé, ce n'est que repos mérité car Hooker, avec plus de 500 titres enregistrés, des dizaines d'albums et surtout un jeu unique volontairement minimaliste aura su se créer une place bien à part au Panthéon des bluesmen/guitaristes.

Le 21 juin 2001, dans un dernier souffle, il nous quitte pour rejoindre les autres légendes de blues... JLH peut à présent nous observer tranquillement de l'au-delà. Il sait qu'il a marqué son siècle. JLH est un mythe.

La vidéo , d'une des plus belle chanson du monde a mon avis !

samedi 9 décembre 2006

Stevie Ray Vaughan


Stevie Ray, de son vrai nom Stephen Ray Vaughan est né le 3 octobre 1954 à Dallas (Texas). Issu d'une famille modeste: son père travaille dans une fabrique d'amiante tandis que sa mère occupe un poste de secrétaire dans une usine de ciment; le petit Stevie naît prédisposé au blues.

Agé d'une dizaine d'années, il aime se repasser dans sa tête les extraits de concerts de Cream et surtout s'écouter à longueur de temps sa cassette d'Albert King qui restera toujours son influence principale.

Ce n'est qu'à 14 ans qu'il prend en main sa 1ère guitare. Mais déjà accroc au blues, il passe tout son temps libre à jouer dans les groupes de son école dont les "Chantones", les "Nightcrawlers" ou encore les "Blackbird". C'est ainsi que Stevie, davantage passioné par la guitare que par les études, quitte l'école en 1972, alors qu'il n'a que 18 ans, pour aller s'installer à Austin et imiter ainsi son grand frère qui a quitté le domicile parental en 1966 pour partir en tournée avec les "Chessmen" et qui se fera connaître à partir de 1979 au sein des "Fabulous Thunderbirds". En attendant, Jimmie chaperonne son petit frère et l'invite à jouer dans plusieurs groupes locaux. A cette époque, Stevie rencontre un personnage-clé dans sa carrière: Doyle Bramhall qui co-écrira quelques titres de ses albums à venir...

Sur la scène d'Austin, Stevie évolue en quelques années, d'abord au sein des "Cobras" avant de créer "Triple Threat" en 1977 avec Lou Ann Barton. En 1981, il dissout tout, recrute le bassiste Tommy Shannon, anciennement au service de Johnny Winter, et le batteur Chris Layton pour créer un nouveau groupe: Double Trouble. L'armada de choc est prête à mettre le feu!

Un an plus tard, le phénomène SRV prend de l'ampleur. Steve et ses acolytes se font repérer au Montreux jazz festival par John Hammond et surtout par David Bowie. Le premier leur fait signer un contrat pour Epic, mais c'est Bowie qui va véritablement lancer Stevie en lui proposant de jouer sur Let's dance qui fera un carton planétaire. Puis, tout s'enchaîne rapidement. En juillet 83, SRV et son groupe sortent leur 1er album: "Texas Flood", dont la séance d'enregistrement aura été offerte par Jackson Browne. L'album se classe N°38 des charts US; fait rarissime pour un album de blues. L'année suivante, en février, ce CD recevra d'ailleurs 2 nominations aux Grammy Awards.

Juin 1984: "Couldn't Stand The Weather", le 2ème album sort avec un son plus tranchant, à l'instar de la reprise Voodoo Chile (composée par Hendrix) qui sera nominée aux Grammy. Ce disque obtiendra un disque de platine. Et un cadeau n'arrivant jamais seul, Stevie reçoit pléthore de récompenses à Noël: "meilleur joueur de blues électrique" et "meilleur album de guitare" d'après Guitar Player. De plus, il est nommé "Entertainer" de l'année et "instrumentaliste de l'année" par la "Blues Foundation".

C'est en 1985 que le trio obtient le 1er Grammy, en collaboration avec Sugar Blue, Luther Johnson et quelques autres pour Flood Down in Texas, élu "meilleur morceau de blues traditionnel" et qu'on retrouve sur l'album "Blues Explosion".

Le 3ème album "Soul To Soul" (85) (futur disque d'or) marque le retour aux affaires avec un son teinté de jazz. Résultat des courses: SRV est élu "meilleur guitariste électrique de l'année" par Guitar Player, et Say What est nominé aux Grammy. Durant l'année suivant la sortie du CD, le groupe part en promo aux quatre coins du monde, allant des USA, repassant sur la scène du Festival Jazz de Montreux, jusqu'au plateau télé de "Saturday Night Live" sur NBC. Malheureusement, cette même année, Stevie, en proie à de gros problèmes d'alcool et de drogues, s'effondre sur la scène londonienne. Il passera le mois suivant en cure de désintoxication dans un hôpital d'Atlanta. Une fois remis sur pied, il aidera à coproduire l'album comeback de son mentor, Lonnie Mack, "Strike Light Lightning".

L'album "Live Alive" (1987) comble un manque en capturant le son SRV en concert. Ce CD a par ailleurs la particularité de contenir une reprise de son ami Stevie Wonder: Superstition. La même année encore, Stevie se fait plaisir en réinterprétant seul dans son coin le titre Pipeline pour la B.O du film "Back to the beach".

Mais le grand comeback s'opère en juillet 89, après 4 ans de pause, avec "In Step", produit par Jim Gaines. Cet album est le tout premier à se classer dans les charts UK, ce qui prouve au passage une percée de Stevie sur le vieux continent qui, à son tour, redécouvre le blues. S'ensuit, en octobre, une tournée américaine en compagnie de Jeff Beck qui débute au Northrop Memorial Auditorium de Minneapolis. Enfin, cette année-là, SRV est introduit dans la "Gallery of the Greats" selon Guitar Player. Cerise sur le gâteau: "In Step" gagne en 1990 (21/02) le Grammy de "meilleur album blues contemporain". Le 14/03/90, SRV est nommé "musicien de l'année" et "musicien de la décennie" lors des annuels Austin Music Awards.

Le 8 juin, SRV entame en Californie une tournée nord-américaine avec Joe Cocker: "The Power and the Passion Tour" qui se finira le 22 juillet à Vancouver au Canada. Le 17/06/90 a lieu un défilé de stars, comprenant SRV, B.B. King, Dr John, Joe Cocker... joué à guichet fermé à Dallas à l'occasion du "Benson&Hedges Blues '90 Festival". Après tous ces concerts, Stevie décide de s'attaquer à un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps: enregistrer un album seul avec son frère. C'est ainsi qu'il se réserve juillet pour enregistrer "Family Style", se baladant entre les studios de Dallas, Memphis et New York.

Le 27 août 1990: tout est fini! En pleine tournée, alors qu'il sort d'un concert au Alpine Valley Music Theatre à East Troy (Wisconsin) où il joue avec ses amis Buddy Guy, Eric Clapton, Robert Cray, Phil Palmer et son frère Jimmie; son hélicoptère, un Bell 206, parti pour Chicago, se crashe à cause d'un épais brouillard. Stevie meurt; 4 ans jour pour jour après la mort de son père. Le monde du blues est en deuil. Lors de son inhumation le 31 août au Laurel Land Memorial Park à Dallas, Jackson Browne, Bonnie Raitt et Stevie Wonder lui dédient un dernier Amazing Grace.

Le 10/11/1990 voit la sortie officielle de "Family Style" qui atteint la 7ème place des charts US, et d'où sortira le single Tick Tock. Cet album, non seulement certifié de platine, obtiendra aussi, en 91, le titre de "meilleur album de blues contemporain", mais aussi la "meilleure performance rock instrumentale" pour D/FW. Toujours en 91, sort un 1er album posthume, "The Sky Is Crying", regroupant 10 morceaux jamais édités, dont la reprise de Hendrix, Little Wing qui recevra le Grammy de "meilleur rock instrumental" en 1993. Mais l'acte certainement le plus symbolique vient de Fender qui, en 1992, met en vente un modèle signé SRV. Autre symbole: le 3 octobre, un monument commémoratif est inauguré à Austin.

Les 90's/2000's voient la sortie en série d'albums best-of ou posthumes:

"In The Beginning" (92) est un retour en arrière lors des tous premiers débuts de Double Trouble, où d'ailleurs pour l'anecdote, on découvre non pas Tommy Shannon mais l'éphémère Jackie Newhouse. Après 2 albums posthumes, Sony édite son "Greatest Hits" (95) qui contient un inédit, Taxman, écrit par George Harrison. Dans un autre genre, "A Tribute To Stevie Ray Vaughan" (96) réunit les mêmes artistes présents lors de l'accident tragique, sans Palmer certes, mais avec Dr John, Bonnie Raitt et B.B. King en prime! D'autres rééditions posthumes suivront: "Live At Carnegie Hall" (97); "Greatest Hits vol 2" (99); "Boxed Set" (2001); "SRV Live At Montreux 1982-1985" (2002)... sans parler de la réédition des 4 premiers albums remasterisés et enrichis en inédits live... La liste semble interminable!

SRV nous quitte jeune et au sommet de sa gloire, après un passage éclair. Son oeuvre est incomplète. Cela ajoute aussi au mythe et on ne peut s'empêcher de dresser un parallèle avec Hendrix, au destin proche... Aujourd'hui en tout cas, Stevie apparaît clairement comme la référence du blues des années 1980, modèle pour beaucoup de jeunes guitaristes actuels marqués par son jeu hors du commun. Il y a eu le rock post-Hendrix. Il y aura le blues post-SRV. L'ouragan texan est passé, mais les séquelles sont éternelles.

Et oui , encore un maître qui a succomber !
Dans un stupide accident d'hélicoptère !
Stevie Ray Vaughan restera a jamais le plus grand représentant de Jimi Hendrix !

"Double&Trouble"

Pour vous , une petite vidéo !

mercredi 6 décembre 2006

Jimi Hendrix


Jimi Hendrix aura marqué le XXème siècle par un talent hors normes, faisant voler en éclat les frontières du rock et du jeu de guitare électrique. Bluesman virtuose et inventeur de sonorités fulgurantes, il laisse une empreinte inaltérable, fascinante, continuant d'influencer bon nombre de musiciens des dizaines d'années après sa mort. Point d'orgue de la génération psychédélique, sa courte carrière de quatre ans est emblématique d'une comète rock explosée en plein vol, à l'âge vingt-sept ans.

Né en 1942 d'un père aux origines indiennes, noires, blanches et Irlandaises et d'une mère noire d'à peine dix-huit ans, Johnny Allen Hendrix ne voit pas son père durant ses trois premières années, celui-ci étant retenu à l'armée. Lorsque le père revient au foyer, il s'aperçoit que sa femme ne s'occupe pas de son enfant et embarque le petit Hendrix rebaptisé James Marshall. Le couple renouera et se séparera plusieurs fois jusqu'à la mort de la mère, Lucille Jeter, en 1950, suite à son alcoolisme et sa dépression. Une enfance douloureuse pour Jimmy (surnom qui se transformera au cours de sa carrière en Jimi), battu et pauvre, il est la risée de son école, qu'il fréquente assez peu au demeurant.


Dès l'âge de huit ans, cet enfant introverti veut jouer les morceaux de jazz et de rhythm'n'blues entendu dans le poste de radio familial : il se fabrique une guitare rudimentaire et s'entraîne jusqu'à ce que son père décide de lui en offrir une vraie pour quelques dollars. Amateur de rock' n roll et de jazz, il traîne dans les clubs de sa ville et forme de petits groupes jusqu'en 1961, année ou il décide de rejoindre l'armée pour couper cours aux problèmes qu'il a avec le lycée et son père.

Embarqué dans le 101e régiment aéroporté, il découvre tour à tour le jeu sauvage des bluesmen qu'il rencontre, le parachutisme et Billy Cox avec qui il se lie d'amitié. Ce nouvel ami, bassiste et féru de jazz, forme avec Jimi Hendrix les Kinks Kasual. Ils reprennent ensemble, à l'occasion de petits concerts, des standards de blues et de rock' n roll. Il quitte l'armée en juillet 1962 suite à une blessure et pars rejoindre Billy Cox à Nashville. C'est l'année de ses premières séances en studio et de sa rencontre avec Little Richard.

Il rejoint sa formation sous le pseudonyme de Maurice James en tant que second guitariste. La légende veut que Little Richard l'écarta du groupe pour des raisons d'ego. Le charisme et les solos d'Hendrix prenant trop de place dans son show. Il décide alors de rejoindre New-York courant 1964, écumant les petits clubs et les séances de studio sous-payées. Il tourne avec des groupes de plus ou moins grande importance (Isley Brothers, Curtis Knight...), et en profite pour rencontrer quelques-unes de ses idoles du blues, en profitant pour échanger quelques techniques. Lassé d'être un simple exécutant, il monte en 1966 le Jimmy & The Blue James. Ses premières influences vont des premiers groupes garage qui expérimentent le blues sous hallucinogènes, à Bob Dylan (auquel il rendra hommage plus tard sur la version explosive de "All Along The Watchtower"), le tout distillé sur une nouvelle Fender Stratocaster équipée d'une pédale fuzz, équipement qui allait bientôt entrer dans la légende. Dès lors, il fait vite impression dans un New-York branché, vite ébahi devant son talent et la puissance de son jeu, de Keith Richard à Bob Dylan en passant par Miles Davis. Chas Chandler, bassiste des Animals, décide de le produire et l'emmène dès septembre en Angleterre.

Un groupe y est rapidement monté, un trio en l'occurrence nommé The Jimi Hendrix Experience, inspiré par Cream, comprend Noel Redding (pourtant guitariste) à la basse et John "Mitch" Mitchell à la batterie. Le jeu frénétique de Mitch allié à la fluidité de Noel pousse le groupe à rapidement enregistrer ses deux premiers 45 tours vers la fin de 1966. Ils font la première partie de nombreux artistes et commencent l'enregistrement de leur premier LP "Are You Experienced ?" sortie en Angleterre en mai 1967, au son novateur, gorgé de trouvailles, au blues psychédélique collant parfaitement à l'époque. Album où figurent des paroles intemporelles, entre illuminations sous acide avec "Purple Haze" ou "Love Or Confusion", d'une poésie rock digne d'un Jim Morrison ("Is that the stars in the sky, or is it, rain fallin' down / Will it burn me if I touch the sun-uh, yeah, so big, so round"), et blues d'une sexualité ravageuse : "Fire" ou "Foxy Lady". Le public retiendra particulièrement sa reprise de "Hey Joe", pourtant loin d'être la plus belle prestation de l'album. Sa sortie aux États-Unis en juin est précédée par le premier vrai rassemblement hippie qu'est le festival de Monterey en Californie, c'est le départ d'une carrière fulgurante et extraordinaire.

Suite au succès de ses 45 tours et de l'album, l'enregistrement du second LP se profile, mais Jimi doit tout de même remplir le contrat d'un producteur véreux et opportuniste nommé Sam Chaplin (manager de Curtis Knight) à qui il cède quelques séances. Continuant leur tournée incessante, l'Experience enregistre "Axis : Bold as love" (sorti fin 67), toujours produit par Chas Chandler et au son dans la droite lignée du premier LP mais aux recherches sonores plus approfondies. Entre hymne à la liberté, ballades poignantes et blues psyché virtuose, l'album séduit la critique, mais ne comporte pas assez de hits. Pourtant ses talents de poètes et sa sensibilité exacerbée en font de lui plus qu'un guitariste virtuose, il devient l'emblème d'une génération en révolte, dont les paroles et la musique touchent au plus profond, comme avec "Little Wing" tout en générosité et simplicité.

Jimi, travailleur incessant, et déjà dopé, se retrouve à New-York où il enregistre intensément au Record Plant. Un nouvel album se dessine dans un esprit en fusion, les premières séances du futur double LP "Electric Ladyland" commencent en 1968. Il s'adjoint les talents de nombreux musiciens (le bassiste Jack Cassidy du Jefferson Airplane, l'organiste Al Kooper, le batteur Buddy Miles ou Steve Winwood) et en profite pour commencer à écarter Chas Chandler et Noel Redding. De ces jams et morceaux enfiévrés sortiront un chef d'œuvre, salué par la presse au même titre que le Forever Changes de Love ou le Sgt Peppers des Beatles. Créant des atmosphères enfumées (la version longue de "Voodoo Chile") en des morceaux sauvages, proches de l'orgasme où explose une maîtrise inégalée de la guitare et de la wah-wah : "Voodoo Child (Slight Return)". Entre tournée incessante et expérimentations diverses, l'année 1968 se clos à un rythme infernal.

Jimi Hendrix continue à honorer ses contrats, mais commence, à juste titre, à rechigner d'être considéré comme la bête de foire, ses gimmicks sur scène attirant plus les foules que ses compositions. L'année 1969, marquée par le haut de la vague hippie, traîne le groupe pourtant en partie dissout de concerts en concerts, Jimi s'échappe dès qu'il le peut pour développer ses idées en studio. C'est l'année de l'officialisation définitive de Billy Cox au poste de bassiste, c'est également l'année du festival de Woodstock. Sa prestation retardée n'y sera pas éblouissante, mais elle s'inscrira à jamais dans la mémoire d'une génération en plein enlisement dans la guerre du Vietnam. Fin 1969, Sam Chaplin refait parler de lui, Jimi, pour avoir la paix, lui "offre" l'enregistrement du concert au Fillmore East de New-York avec une formation éphémère : Band of Gyspys, avec Billy Cox à la basse et Buddy Miles à la batterie. Album qui sortira en mai 1970, qui fait place à un son plus chaleureux porté par la basse et à la batterie martelée. On en retiendra surtout la vibrante référence à la guerre du Vietnam sur "Machine Gun", où les musiciens cherchent à reproduire le son désespéré des combats à l'aide de leur instrument.

Hendrix commence à être surmené mais continue à enregistrer, et cette fois dans le studio qu'il s'est fait construire à New York : l'Electric Lady. Travailleur acharné aux idées bouillonnantes, il est également un grand innovateur des techniques de studio. L'Electric Lady comporte le must de la technologie de l'époque (le premier enregistreur 16 pistes et la première console 24 voies) et il n'hésite pas à expérimenter, toujours épaulé par le célèbre ingénieur du son Eddie Kramer. Il travaille sur un double LP au son plus soul, plus chaleureux et profite pleinement des capacités du studio, multipliant les overdubs et les essais, réinventant et innovant sans cesse. En parallèle, ses prestations scéniques sont de plus en plus approximatives : il rate et annule de nombreux concerts pour diverses raisons, en particulier à causes de la drogue et de l'alcool qu'il consomme en très grande quantité depuis près de quatre ans. Il retourne à Londres et suite à une soirée bien arrosée, il s'endort, gavé de somnifères. Sa compagne du moment le retrouve le lendemain matin, le 18 Septembre1970, étouffé dans son vomi et inconscient. Il décédera peu de temps après dans l'ambulance qui l'emmène vers l'hôpital. Psychologiquement en danger et victime de la surpression, Jimi Hendrix s'est éteint à l'âge de vingt-sept ans. Un mois plus tard, c'était au tour de Janis Joplin, un an plus tard celui de Jim Morrison.

Jimi Hendrix laisse derrière lui le rêve hippie effondré et l'héritage considérable de sa musique. Ses nombreuses heures passées en studio feront la joie d'éditeurs peu scrupuleux : le nombre des albums non-officiels sortis après sa mort dépassant les trois cents ! Il faudra attendre la mort en 1996 de Chas Chandler pour que son père puisse enfin retrouver les droits de son fils, il s'occupera avec Eddie Kramer des rééditions dès l'année 1997 des albums préexistants et d'albums posthumes cohérents, tel que First Rays Of The New Rising Sun, le double album qu'il avait presque achevé à l'Electric Lady.

Jimi Hendrix aura vécu le blues jusqu'au bout, le transcendant de son énergie, inventant des sons inscrits définitivement dans l'histoire de la musique. Artiste complet, il révolutionna la guitare, élevant le rock vers des sommets rarement atteints. Mais pour beaucoup, Hendrix fut plus qu'un virtuose, il fut l'enfant vaudou, celui qui incante et sublime, rendant la vie tellement plus intense, vous entraînant dans un trip à 100 à l'heure où les déflagrations sonores vous martèlent le fond de l'âme. Expression de la liberté et de la rage de vivre, ses compositions sensibles, empreintes de poésie naïve et déchirée, véhiculent une sauvagerie sans limite. Une comète embras(s)ant le ciel.

"Jimi Hendrix , l'homme qui à tout inventés !"

Et pour clore le sujet , la vidéo de All along the watchtower tournée à sa dernière représentation sur scène lors du festival de L'île de Wight !
C'est pour moi la plus belle version qu'il ai faite !

mardi 5 décembre 2006

Kenny Wayne Shepherd


Kenny Wayne Shepherd fait partie de la génération montante du blues-rock. Après trois albums en tant que leader guitariste, il est désormais chanteur-guitariste mais tend à délaisser le blues pour un son de plus en plus dur. Récemment, il a tourné pour le G3 version US avec Joe Satriani et Steve Vai.

Et oui, et c'est bien dommage de délaisser le blues comme ça... Sur ce je n'ai plus qu'une chose à dire : "Kenny, join Double Trouble and continue the Stevie Ray Vaughan legacy ! ;)"


lundi 4 décembre 2006

The Velvet underground


The Velvet Underground est un groupe américain de rock de la fin des années 1960, lié à l'aventure de la Factory d'Andy Warhol qui les produit. D'abord connu des seuls milieux "Underground " new-yorkais, il est l'archétype du groupe dont l'influence n'a cessé de croître après sa séparation, comme Joy Division, ou les français Taxi Girl et Métal Urbain.

Composé de membres de caractères (Lou Reed, John Cale, Nico, Moe Tucker et, dans une moindre mesure, Sterling Morrison, poursuivront chacun une carrière solo), il a connu une grande fertilité musicale. Les thèmes abordés reflètent l'univers personnel de Lou Reed : drogues dures, thèmes sadomasochistes, transsexuels...

De nombreux artistes des générations suivantes ont été influencés par le Velvet : une partie du rock alternatif anglophone, du glam rock et de la New Wave, ainsi que des personnalités comme Nirvana ou Etienne Daho qui apparaît sur la compilation "Les enfants du Velvet" aux côtés de Taxi Girl et des Rita Mitsouko.


Le groupe :

* Lou Reed, chanteur, principal compositeur, guitariste, de 1965 à 1970.
* John Cale, chanteur sur certaines chansons, musicien (bassiste, altiste, pianiste, violoniste...) de 1965 à 1968.
* Sterling Morrison, deuxième guitariste de 1965 à 1970.
* Maureen Tucker, dite "Moe", batteuse de 1965 à 1971.
* Doug Yule, chanteur et musicien (basse, clavier, guitare) de 1968 à 1973.

La fondation

L'histoire du Velvet Underground commence à la fin de l'année 1964, quand Lou Reed, un jeune new-yorkais fou de Bob Dylan, rencontre John Cale, un Gallois disciple de La Monte Young. Ensemble, les deux jeunes hommes fondent un groupe, The Primitives, qui allait souvent changer de nom : The Warlocks, The Falling Spikes, puis, enfin, The Velvet Underground (du nom d'un ouvrage traitant de sado-masochisme que Reed tenait de Tony Conrad). À ce moment, les autres membres du groupe sont Sterling Morrison et Angus MacLise.

Le début :

Le groupe enregistre sa première démo en juillet 1965. Quelques mois plus tard, en novembre, Reed, Cale et Morrison acceptent 75 dollars pour se produire sur la scène de la Summit High School. C'est 75 dollars de trop pour Angus MacLise, qui considère qu'accepter de l'argent est de la compromission. Il quitte le groupe.

Maureen Tucker, la petite soeur d'un ami de Sterling Morrison, le remplace. Sur les consignes des autres membres du groupe, elle décide de jouer de manière "inhabituelle", c'est à dire debout et sans cymbales. Les bases du Velvet Underground sont posées, et le groupe commence alors à se faire connaître sur la scène de New York.

Pour finir , je pense que The Velvet Underground a marquer un point trés important dans l'histoire du Rock !


Extraits :